On nous avait parlé d’un changement pour maintenant et voilà que maintenant on change le changement pour revenir à ce que le précédent pouvoir avait mis en place pour le plus grand malheur du pays expliquait-on alors. Un exemple, ce fameux traité sur la stabilité qui s’apparentait à un coup de Jarnac envers le peuple souverain et qui fut à n’en pas douter porteur de voix pour François Hollande, est aujourd’hui défendu par le Président et sa majorité, et ce au mépris de l’aile gauche de cette même majorité et des écologistes. Mais tous devront avaler la couleuvre, y compris les Français qui ont porté les socialistes au pouvoir pour voir appliquer une toute autre politique.
Bien sûr, on sait que globalement il n’y a pas la place pour faire « autre chose », ce en quoi une partie des électeurs de François Hollande en était bien consciente, mais quand on sait que la gagne s’est faite à la marge, avec ces un ou deux millions d’électeurs qui font basculer l’élection d’un camp à l’autre, on peut se dire que ceux qui l’ont emporté savaient exactement à quoi ressemblerait ce fameux changement : c’était tout simplement à leur tour d’occuper les bonnes places.
Quant à ceux qui ont entendu (ou compris) différemment, ils ne peuvent que s’en remettre à cet effet Doppler évoqué plus avant. D’autant plus qu’ils ont également dû ouïr ces jours derniers de l’éventualité d’une TVA sociale qui, évidemment, ne portera pas ce nom outrageant mais se résumera à une augmentation de la TVA.
Et s’ils ont bien tendu l’oreille, peut-être auront-ils capté ce léger murmure concernant une hausse de la CSG, qui serait indolore puisque prélevée à toutes les sources, c’est dire que personne ne va s’en apercevoir !
Alors pour le reste, le refus du non cumul des mandats (et des mandats versés avec), les oui-non-oui-mais- sur les gaz de schiste, le blocage raté du prix des carburants, les expulsions de Roms… enfin tous ces changements pour maintenant, c’est cadeau, et comme dirait Cécile Duflot, du moment qu’on est ministre pour cinq ans…On va même assister à l’élection-désignation du futur Premier Secrétaire du Parti Socialiste à la manière de Tito en Yougoslavie !
Récemment, Madame Belkacem, ministre et porte-parole du gouvernement, nous a confié un message en forme de conseil : « Il faudrait que la presse apprenne à se déshabituer de l’époque Sarkozy ». Mais pourquoi se déshabituer de l’époque Sarkozy puisque rien n’a changé… maintenant ?
Jérôme Nimaud
LE CHRONIQUEUR
Les Commentaires