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Un guide d’automne plus rouge que jamais !

24/09/2012
Voici la première partie d’une vaste sélection de vins rouges issus de tous nos terroirs et qui pourraient, dès à présent, soit entrer en cave pour des dégustations futures, soit faire le bonheur de vos dîners d’automne. Et contrairement à nos habitudes, cette fois-ci nous irons du sud au nord, des contreforts des Pyrénées à l’Alsace, voyage à déguster en deux fois.

 

Quelques Girondins bien élevés

Un Médoc Cru Bourgeois pour ouvrir la dégustation avec « La Roque de By 2009 » du Château la Tour de By (33340 Bégadan), un 50/50 cabernet sauvignon et merlot, un rouge du « milieu » né entre Atlantique et Gironde, à la robe plus rubis que grenat, alliant fruits rouges et senteurs de sous-bois, on évoquera même une « touche de résineux », accompagné de tanins souples et harmonieux, et qui nous quittera après une belle persistance sur une note à la fois réglissée et poivrée. Un excellent prétexte à inscrire une viande rouge au menu, avec pourquoi pas, c’est de saison, quelques champignons sautés (11,50 €).

Merlot à l’unanimité pour ce Bordeaux Supérieur rouge 2010 du Château de Brondeau des domaines Mèneret-Audy (33000 Bordeaux) qui nous présentent leur dernier millésime élevé à Brondeau (donc un collector !), un rouge aux arômes de fruits rouges précédant une dégustation qui permettra d’apprécier la finesse des tanins et cet équilibre un tantinet sauvage entre le bois et un final qui laisse vivre le fruit jusqu’au bout du plaisir. De l’équilibre et beaucoup de sincérité pour ce Bordeaux Supérieur vendu 7,60 €.

En Côtes de Bourg nous voici avec un trio merlot, cabernet franc et malbec né sur la rive droite de la Dordogne et que l’on doit au Château Mercier (33710 Saint-Trojan).

Cette « Cuvée Prestige 2009 » habillée sérieusement d’un rubis à perdre la tête, nous annonce des arômes intenses de mûres et cassis qui laisseront s’exprimer une rondeur appétissante, luxuriante, réjouissante, et ce avant de sortir quelques brins de tabac pour après la dégustation. Voilà un rouge que l’on dira fumé, suave, un peu envoûtant. Un mystère charpenté à 9,10 €.

 

Un trio de l’Aude

Limoux et Ventenac au numéro 11 des immatriculations viti-vinicoles, nous sommes bien sûr en Languedoc Roussillon, et jamais très loin des remparts de Carcassonne. 

A Limoux, voici la Cave Anne de Joyeuse (11300 Limoux) et son « Jardin de Malepère 2009 » où l’on cultive un rouge issu de merlot et cabernet franc et sauvignon comme dans le Bordelais, peut-être parce qu’en ces terres ventilées l’influence océanique fait connaître son droit de préemption. Malepère en Occitan veut dire « mauvaise pierre », mais l’appellation récupère le nom seulement pour le meilleur du terroir qui nous offre des rouges fruités et épicés, puissants et besogneux, de vrais stakhanovistes de la terre. Et en plus, on nous le conseille avec un cassoulet ! (4,95 €)

Limoux toujours mais en appellation rouge avec « La Capitelle 2009» du domaine de Baron’Arques (11300 Saint-Polycarpe), véritable « assemblage d’assemblage » puisque six cépages ont répondu à la convocation de la baronne Philippine de Rothschild, merlot, cabernet franc et sauvignon pour le côté océanique, syrah, malbec et grenache pour l’expression méditerranéenne. 

La complexité de cette réunion d’origines diverses va nous mettre de bonne humeur car voici un rouge extrêmement bien structuré où fruits noirs, réglisse et balade en sous-bois participent à la mise en condition pour une suite ouverte, ample, conquérante, exponentielle… Bref, justement ça ne l’est pas ! La Capitelle n’en finit plus de discuter avec nos papilles, une vraie pipelette, mais un grand vin (16,00 €)

Et nous voici en compagnie d’un 100% syrah pour conclure ce passage dans l’Aude avec un IGP Pays d’Oc du Domaine Ventenac (11610 Ventenac) élevé aux portes de Carcassonne et à portée de jumelles de cette Montagne Noire qui peut se transformer en hiver en annexe du Pole Nord. Voilà une atmosphère qui sied à la syrah, certes amoureuse du soleil, mais qui n’est jamais contre un bol de fraîcheur à la mauvaise saison… demandez aux Côtes du Rhône les plus septentrionales !

Au final on dira ce Ventenac Syrah 2011 très influencé par le climat du Cabardès, de quoi mettre en route un rouge fruité, frais, équilibré, et qui laissera filer un léger murmure exotique. Il sera parfait avec une viande et un assiette de fromages.

 

 

Toujours en Languedoc…
Nous remontons un peu, après le 11 voici le 34 et nos deux « Hérault » de la région sont des rouges tout en rondeurs à l’instar de ce Coteaux du Languedoc Pic Saint-Loup du Domaine de l’Hortus (34270 Valflaunès), majoritairement syrah (avec mourvèdre et grenache), charnu, avec des tanins enrobés de papier cadeau à la finesse extrême, un rouge généreux et destiné à passer quelques années en cave si possible, mais vous pouvez aussi le présenter dans la semaine à vos prochains convives (20,50 €).

Autre régional, celui de la Maison Jeanjean (34725 Saint-Félix-de-Lodez), et un autre Pic Saint-Loup, c’est « La Gravette Grande Réserve 2011 », issu de vignes plantées au-dessus du village de Corconne et adossées aux premiers contreforts des Cévennes. Grenache (50%), syrah (40%) et cinsault pour les cépages, beaucoup de rondeur comme le précédent, mais avec sa personnalité propre par un côté minéral à qui on aurait offert un bouquet sauvage cueilli dans la garrigue proche. Le fruit n’a pas été oublié, pas plus que les tanins subtilement dispersés à l’envi… avant que l’on ne déclare la coda finale ouverte (6,85 €).

 

 

 

 

 

 

  

 

De la Côte d’Azur

Oui, sur la plage abandonnée on a plié les parasols et rangé le matériel de bronzage, il nous reste quoi à part quelques photos d’un temps où l’on avait meilleure mine qu’aujourd’hui ?... Stop !!! Ne partez pas passer l’hiver en dépression sous la couette, descendez à la cave et fouillez les rayons, vous y trouverez peut-être ce Côtes de Provence qui fera merveille avec des magrets ou pourquoi pas quelques escargots à l’ail, un syrah-mourvèdre du Domaine Pouverel 2008 que l’on doit aux Maîtres Vignerons de la Presqu’île de Saint-Tropez (83580). 

Sur la plage abandonnée il n’y a plus rien à espérer, alors laissez-vous tenter par cette bouche charnue, appétissante, cette robe aux reflets violets, par ces fruits mûrs à croquer, reprenez donc un verre d’été avec le Pouverel Côtes de Provence 

(6,25 €).

Ensuite, partez pour Bandol pour un deuxième tour de sud très sud, là où nous attend un Bandol rouge 2005 Cuvée Spéciale du merveilleux Domaine de l’Olivette (83330 Le Castellet). C’est le rouge qui a de la personnalité a-t-on coutume de dire à propos de ce vin. Cette cuvée à 85% issue de mourvèdre (plus grenache et carignan) confirmera les « on dit » et le côté complexe de l’affaire, car avec le fruit rouge ostensiblement présent, on retrouve les épices, la réglisse, la cannelle, et même le pain grillé. Le vin est tannique mais sans débordements, et sa longueur aura des conséquences sur votre envie de reprendre deux doigts de filet de sanglier, voire un soupçon de truffe. Un très grand vin (20,00 €).

 

Un Cahors pour conclure

Terminons ce périple sud – sud ouest par le malbec qui laisse parfois passer quelques senteurs de truffe et d’épices exotiques, malbec qui constituera à 100% le Cahors Titouan 2009 du Domaine de Capèlanel (46140 Les Roques). 

Voici un rouge puissant, droit dans ses bottes, tannique, un vin qu’appréciait, entre autres, François 1er, mais qui a quand même bien évolué, notamment ces vingt dernières années avec davantage de finesse et de subtilité au cahier des charges. C’est un rouge qui sera parfait avec un foie gras, et si cela peut vous surprendre… alors laissez-vous surprendre, vous y reviendrez ! On peut également le conseiller avec l’agneau et un Roquefort. Un grand Cahors (20,00 €).

 

Dans notre prochaine sélection, vous découvrirez des rouges de la Vallée du Rhône, du Val de Loire, de Savoie, du Larzac et d’Alsace.

 
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