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Nous étions faits pour être heureux

10/10/2012
Nous étions faits pour être heureux, par Véronique Olmi, chez Albin Michel, 18,00 €

 

Le métronome du temps casse parfois la cadence bien propre, sans bavure, ce binaire où apparemment on ne risque pas de glisser sur quelques fioritures qui pourraient nous distraire ce cet enchaînement rigoureux et parfait qui, sur la partition, s’appellerait « balade pour un bonheur ».

Le métronome du temps ne peut pas divaguer, changer le rythme pour un oui ou pour un non, surtout lorsqu’on vient d’avoir soixante ans, qu’on a un métier bien rémunérateur, une belle maison, une épouse jeune et jolie et des enfants qu’on adore. Une sorte de Mélodie du Bonheur jouée à quatre mains…

Jusqu’au jour où l’instrument, le piano en l’occurrence, a besoin d’être accordé, jusqu’au jour où l’accord n’est plus parfait quand tierce et quinte ne vibrent plus ensemble, quand finalement la vie commence à jouer faux. Pourtant, Serge n’a pas le profil de l’homme qui pourrait glisser vers un autre monde, celui de Suzanne, celle qui va venir accorder un piano et désaccorder une famille comme diraient les méchantes langues, Suzanne qui n’a rien d’un accord parfait, pas vraiment jeune, pas vraiment belle, pas vraiment son genre finalement…

« Après c’est trop tard. Impossible de faire marche arrière, de continuer comme avant, impossible de ne pas voir à quel point ils entrent dans une ère nouvelle, vivent différemment, et pour autre chose. » 

Leur « la » commun viendra d’une autre vibration, mais rien ne dit que cette fois-ci l’accord sera impeccable à la coda de cette histoire nouvelle…

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