Il y a Marie-Adeline, dite Mad, la folledingue toujours à monter des événements, pour qui l'Ecole n'est qu'un accessoire de mode. Il y a Ariane, anorexique, ne se nourrissant que de livres – et de concombres ! - qui ne sait pas aimer car on ne le lui a pas appris. Il y a Lisa, la fille d'un chanteur connu, qui s'est construite comme elle a pu, mal, « coincée entre le marteau de sa mère et l'enclume muette qu fut son père ». Il y a Louise, « une chaudasse à serre-tête », qui court après l'argent, mais sans se l'avouer. Il y a Delphine, qui n'a jamais connu que le 17ème arrondissement de Paris et a passé sa vie à courir après des amours mort-nés. Il y a Marie-Lys qui achète compulsivement toutes les collections Chanel, même plusieurs fois, piégée, « étouffée dans son corset de manières »...
Elles ce sont des bourgeoises, que Lili, la narratrice, issue de la cité des 4000 à La Courneuve aurait voulu mépriser pour ne pas se sentir inférieure. Celles qu'elle a côtoyées à la Sorbonne d'abord, où elle a été admise pour excellents résultats scolaires, puis dans la publicité où elle travaille. Celles à qui elle a voulu ressembler parce que leur monde lui paraissait plus riche, plus intelligent, plus harmonieux. Elle pensait être née du mauvais côté parce qu'elle manquait de tout : « le manque de place, le manque de beau, de calme ». Alors elle a fait le chemin jusqu'à elles. Elle est devenue une bourgeoise... mais à sa sauce !
Une galerie de portraits savoureux, parfois touchants, souvent féroces. Une écriture émaillée de mots crus. Un roman à lire absolument.
LE CHRONIQUEUR
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