Quand tout le monde se pose la question sur la non intervention de la France et de ses alliés en Syrie, ce livre peut apporter quelques réponses à ceux qui doutent, voire comme évoqué plus avant, s’interrogent.
A l’époque, le Président Sarkozy fut clair dans sa démarche : « Je ne veux pas être le témoin impuissant d’un deuxième Srebrenica ou d’un génocide comme au Rwanda » déclarait-il après les premiers bombardements sur Benghazi. Autre posture pour une autre époque ? Il y a un peu de cela, il faut dire que le « Printemps Arabe » était alors porteur d’espérances, malheureusement depuis, reconnaissons-le, les politiques islamistes ont eu le temps de se déployer, tant en Tunisie qu’en Egypte. Quant aux armes que nous avons livrées en Libye, on sait aujourd’hui qu’une grande partie a pris la direction de l’Afrique sous la responsabilité de mouvements proches d’Al-Qaida. D’où peut-être cette prudence généralisée avec la Syrie…
Pour écrire ce livre important, Jean-Christophe Notin a eu accès à une multitude de documents en provenance des forces armées, d’où ce compte-rendu quasi au jour le jour des événements sur place et en France. Souvenons-nous qu’alors Nicolas Sarkozy avait réussi à mettre sur la touche et Washington et Moscou, tout en forçant la main aux Britanniques, un peu une première dans le genre ! Cette intervention franco-britannique aura peut-être été l’ébauche d’une véritable Europe de la défense... face à l’Alliance Atlantique et aux calculs stratégiques élaborés par Moscou et Pékin.
Bien sûr, rien ne fut improvisé, Paris avait mobilisé ses agents depuis déjà plusieurs mois, ce qui d’ailleurs fit dire à certains que Sarkozy voulait se débarrasser d’un Kadhafi de plus en plus gênant. En fait, après le ratage tunisien, la France se devait de reprendre la main en accompagnant les forces de libération du pays, même si le pouvoir libyen se targuait d’être un rempart contre le terrorisme.
LE CHRONIQUEUR
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