Maintenant, pour nous distraire, nous avons Wallis-et-Futuna, cet archipel lointain dont le chef-lieu de canton Mata Utu désigne ni plus ni moins le chef de la tribu des UMP. On pourrait en sourire si l’affaire ne concernait justement que ce petit bout d’Océanie. Malheureusement, il s’agit de l’élection du patron du premier parti de droite et d’opposition.
Il reste désormais à savoir si le spectacle offert depuis ce lundi 19 novembre est digne des plus grandes tragédies antiques ou d’une comédie de boulevard, voire un remake de Bouvard et Pécuchet. Comment, deux hommes que l’on qualifie normalement de « responsables politiques », appartenant à la même famille et ayant œuvré pour la même cause durant cinq ans, peuvent-ils offrir un tel spectacle à leurs électeurs et aux adhérents de la formation que chacun des deux aspire à diriger ?
Bien sûr, tout était plus simple et plus limpide autrefois quand Chirac se faisait élire Président du RPR avec 98,9% des voix, quasiment à main levée devant 50.000 personnes à la Porte de Pantin. C’était dans une autre vie…
Les plus optimistes nous feront remarquer qu’après tout cela prouve qu’il y a des gens de valeur à l’UMP et qu’il est difficile de les départager. Certes, la preuve est faite que Fillon et Copé sont des rassembleurs… à 50/50. Mais il faut aussi savoir terminer une élection et déclarer un vainqueur, que ce soit avec 32, 320 ou 32.000 voix d’avance, et très vite passer à autre chose.
Car, faut-il le rappeler aux deux protagonistes du moment, à l’autre bout de l’histoire il y a des millions de Français qui attendent des propositions, des arguments et des engagements de la part de l’UMP afin de répondre aux hésitations du pouvoir, afin de faire face aux enjeux colossaux qui vont bouleverser notre environnement économique et social. L’heure n’est donc pas aux querelles de bas étages, il est temps que les deux se mettent d’accord très vite, ou alors qu’ils règlent ça à l’aube, dans une clairière, au fleuret et au premier sang.
Après tant d’actes manqués durant la dernière campagne, tant de non-dits, combien de temps faudra-t-il à l’opposition pour présenter les bases d’une éventuelle alternative à la politique actuelle ? Si chacun persiste à avancer ses arguments spécieux parce que persuadé d’avoir gagné, si la médiation de Juppé n’est pas acceptée, si le vote n’est pas refait… il y a de fortes chances pour qu’un gros contingent de matelots de l’UMP ne s’enrôlât dans la Marine…
J. Nimaud
LE CHRONIQUEUR
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