« Sa laideur s’effaçait néanmoins dès qu’il parlait. » Il y avait peut-être quelque chose de monstrueux dans le physique du chef des Cordeliers, mais il y avait surtout une force de persuasion dans son discours, qui n’était certes pas étrangère à sa stature de « géant ».
Et même si le grand Mirabeau considérait le Cordelier comme une sorte de trublion, il savait reconnaître « l’éloquence musclée » de ce jeune avocat qui prenait la Révolution à pleines mains.
David Lawday (un Anglais !) nous raconte merveilleusement la vie brève et tumultueuse de ce héros de la Rive Gauche qui finira guillotiné comme tant d’autres, à seulement trente quatre ans, et ce, cinq ans après la prise de la Bastille. Voilà donc venu, grâce à ce livre, le bon moment pour réviser son « 89 » en compagnie de Danton, certes, mais aussi de Mirabeau, Desmoulins, Marat, Robespierre, La Fayette et ce bon Louis XVI que Danton condamnera également à la guillotine.
La Révolution fut un affrontement permanent entre ces hommes que tout devait rapprocher, mais que le pouvoir absolu, autoritaire, quasi dictatorial, toujours au nom du peuple, a mis face à face avec à chaque fois une mort brutale à la coda d’une histoire qui devait changer les hommes, et ce sous le regard attentif et inquiet des grandes monarchies européennes.
LE CHRONIQUEUR
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