Les Côtes du Forez en vedette
N’allez pas imaginer que l’on va vous parler des vins de Saint-Etienne ou d’un grand cru Geoffroy Guichard. Mais franchement, on y est presque, car évoquer les Côtes du Forez revient à dire que nous sommes dans le Quatre-Deux, du côté de Boisset Saint-Priest et de Leigneux. Et ce sont trois cépages qui montent sur le podium, trois cépages et trois vins, donc ouvrons ce triptyque forézien…
Avec les « Coquelicots » du Domaine Real (42560 Boisset Saint-Priest), c’est la Syrah qui est à l’honneur, une nouvelle démonstration des capacités d’adaptation de ce merveilleux cépage à la robe parfois quasi noire. La Syrah dans le Forez, peut-être l’ultime rendez-vous avant de la retrouver, eu égard à ce fameux réchauffement climatique, en banlieue de Copenhague !
Entre nous, voilà un joli coup de maître avec ce vin fruité, chaleureux, totalement épanoui, et que l’on nous conseille avec un brie truffé. On a essayé et tout était vrai ! Bravo aux Coquelicots, rouges d’émotion d’en entendre de si belles (6,50 €).
Deuxième vin du 42, encore un rouge, avec cette fois-ci un cépage plus en adéquation avec la région concernée et que l’on retrouve jusqu’au pole nord du Beaujolais, le Gamay. On sera moins dans le grenat à l’emballage, les fruits rouges sont bien mûrs, c’est tannique, nerveux, c’est le vin des charcuteries et du fromage à suivre, convoquez donc le Saint-Marcellin dauphinois le plus proche. Ce 100% Gamay a pour nom « Vieilles Vignes 2011 » et il nous est proposé par le Clos de Chozieux (42130 Leigneux) à 5,40 €.
Autre belle surprise, la « Cuvée Aldebertus » de la cave Mondon Demeure (42560 Boisset Saint-Priest), un blanc 2011, un 100% Viognier, et là franchement, on se croirait quelque cent kilomètres plus au sud. Depuis la belle robe couleur paille à cette fin de bouche longue et soyeuse, on sera passé par les arômes d’abricot (100 km plus au sud !), un soupçon d’exotisme, le minéral cher au Viognier, et cette impression d’avoir déjà rencontré ce vin quelque part… 100 km plus au sud ? On nous le conseille avec un dessert chocolat - marron, on y ajoutera un apéritif (8,50 €).
Votre cave en ligne avec vin-malin.fr
C’est la cave en ligne, mais une cave immense qui abrite quelque 2.300 références et 800.000 bouteilles depuis les vins de tous les jours aux plus grands crus comme les Pétrus, Château Margaux, Latour et Rothschild pour ne parler que du 33.
Créé en 2007, le site vin-malin.fr pratique une sélection rigoureuse avec un comité de dégustation composé, entre autres, de sommeliers. 60.000 clients à l’heure actuelle, dont des chefs étoilés, environ 6.000 visites quotidiennes pour ce portail qui compte 130 vignerons partenaires.
Parmi le catalogue actuel, sur lequel les remises peuvent être importantes, nous avons choisi de vous parler de vins du Val de Loire, d’un quatuor de grande qualité.
Deux blancs et deux rouges dont les tarifs sont compris entre 10 et 20 euros.
Rouge avec le Clos de l’Echo 2009 de la très belle maison Couly-Dutheil, c’est un Chinon fruité, aux tanins discrets, un vin parfait pour les gibiers (14,90 €), et rouge en Sancerre, une petite production de cette appellation, Pinot noir de naissance que l’on doit à Emmanuelle Mellot et qui a tout pour vous surprendre agréablement dans ce millésime 2010, un rubis à l’emballage, souple, avec des tanins qui sauront rester à leur place, on l’appréciera avec une volaille ou quelques charcuteries (16,50 €).
On demeure à Sancerre mais sur le versant blanc, et ce sera donc Sauvignon pour ce millésime 2011 de Henri Bourgeois, un classique de cette région de petite altitude (200 à 400 mètres), végétal au début, aromatique, sec et minéral, le blanc des coquillages, du homard, du saumon, des poissons… et du crottin de Chavignol qui « pousse » juste à côté (11,50 €).
Enfin, le second blanc est un voisin et sûrement l’un des plus grands vins de la Vallée de la Loire, Sauvignon également, c’est le Pouilly-Fumé Baron de Ladoucette 2009, typique du genre, robe jaune avec reflets verts, floral et minéral (on parle ici de pierre à fusil), très sec, très fruité, le compagnon du bar et du crottin de Chavignol goûté juste avant. Une belle affaire (19,50 €).
Infos sur www.vin-malin.fr
Balade ardéchoise avec l’ami Chatus
L’histoire nous rappelle que l’agronome Olivier de Serres, précurseur de la viticulture moderne, citait en 1599 le Chatus comme l’un des 38 cépages composant le vignoble du royaume. Tous ont quasiment disparu depuis sauf deux, le Pinot et le Chatus. Et pour ce dernier c’est une renaissance car celui-ci avait aussi disparu des tablettes officielles en 1950.
La renaissance viendra avec les vignerons de la Cévenole à la fin des années 80. Le Chatus est aujourd’hui produit par quelques caves et vignerons indépendants, en voici deux exemples :
« Chatus 2000 » du Mas de Bagnols (07112 Vinezac) et « Terre de Châtaignier 2010 » par UVICA Vignerons Ardéchois (07120 Ruoms), deux exemples d’un rouge puissant, aux tanins bien développés, avec des arômes de fruits rouges qui insistent… sur le fruit rouge très mûr, on peut y trouver la framboise, le cassis, parfois un brin de cannelle ou de réglisse, mais aussi la figue et le pruneau. Finalement ce dur à cuire est très complexe et c’est aussi ce qui lui permet de résister au temps qui passe. On le dira donc vin de garde.
Le premier est vendu 6,70 €, le second 9,80 €.
Le VDN voit double à Rasteau
L’histoire des vins de Rasteau est indissociable de celle des Vins Doux Naturels ou VDN, et ce depuis les années trente. Le genre a eu ses hauts et ses bas, mais le travail réalisé à Rasteau a porté ses fruits, et ces vins, issus de vignes pouvant aller de 50 à 80 ans, feront des prodiges avec le foie gras, les gibiers et les desserts chocolatés ou pralinés.
Double VDN avec la Cave de Rasteau (84110 Rasteau), ce sera « Signature 2009 », un rouge qui réussit à réunir avec lui toute une palette d’arômes allant du tabac à la pâte de fruits, de la cardamone à la réglisse, un sacré brassage d’opinion qui mérite peut-être que l’on commence à en parler dès l’apéritif (12,50 €).
Face à lui voici « Vintage 2007 », robe saumonée (ou abricot), arômes de fruits secs, beaucoup de fraîcheur malgré la volupté ambiante, c’est le vin que l’on boira un dimanche en fin d’après-midi histoire de conjurer le mauvais sort d’un lundi qui se pointe. C’est un vin de fête, de remise en forme, il sera excellent avec une tarte aux mirabelles (12,50 €).
Flacons inoubliables pour dîner à deux
Bon, les fêtes sont passées, et alors ? Il fait un temps glacial, et alors ? C’est bientôt la Saint Valentin et le prétexte aux dîners en tête-à-tête. Préparez ce moment-là dès aujourd’hui en mettant de côté quelques bouteilles à boire à deux (mais en plusieurs fois quand même et toujours avec modération), des flacons splendides et inoubliables en rouge…
« Vol de Nuit 2011 » du Mas Amiel (66460 Maury), c’est le rouge Carignan IGP Côtes Catalanes de haute voltige (mais de nuit !), un long courrier en fin de bouche qui n’en finira plus de prolonger ces moments d’extase avec vous, mais rassurez-vous, ce Vol de Nuit vous ramènera à la maison avec souplesse et quiétude (32 €).
Du même domaine, citons encore le Maury Vintage 2010 Grenache noir, le cousin le plus proche d’un gâteau au chocolat et à la réglisse : exceptionnel ensemble, une bouche gourmande, des frissons dans le palais, c’est le baiser qui foudroie en fin de repas (15,50 €).
Autre très grand rouge, voici le Côtes de Provence « La Londe Confidentielle 2010 » du Domaine Saint André de Figuière (83250 La Londe Les Maures), 50/50 Mourvèdre et Syrah, assemblage remarquable car la Syrah sera surmûrie à force d’attendre son promis Mourvèdre, le tout présenté dans un flacon exclusif magnifique. Nez cassis et mûre, tanins élégants, bouche aguichante mais toujours sur ses gardes par timidité, on fera ce repas entre nous de manière confidentielle certes, mais on le dira à tout le monde que ce rouge La Londe avait quelque chose d’unique (26,85 €).
Vin de caractère et à la personnalité bien trempée, le rouge des Côtes de Bourg, élevé sur la rive droite de la Dordogne, affiche naturellement sa robe dite profonde, genre rubis, avant de nous laisser en compagnie d’une multitude de fruits rouges. Il y a aussi de la rondeur, celle du Merlot, on l’attendait comme ça, des tanins fondus qu’on pourrait tartiner, et ce côté sûr de lui. Il faut dire que ce Côtes de Bourg « Fantasme » de Laurent Lacroix (33920 Cézac) est un millésime 2005. L’expérience d’un âge avancé (15,00 €).
Changement de décor avec le dernier rouge, plein de finesse et de générosité, un vin de la Vallée de la Loire, « Secret des Vignes 2010 », un Saumur-Champigny de la Maison Ackerman (49412 Saumur), donc principalement une histoire de Cabernet. Robe rubis, très framboise côté fruit, violette pour le bouquet à offrir (n’oubliez pas que nous parlons de la Saint Valentin !), c’est le vin élégant par définition, léger, volage peut-être, fruité et toujours à disposition pour votre plaisir. Une affaire à seulement 9,90 € la bouteille.
LE CHRONIQUEUR
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