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Nouilles froides à Pyongyang

15/01/2013
Nouilles froides à Pyongyang, par Jean-Luc Coatalem, chez Grasset, 17,60 €

 

Comme il est assez compliqué de dénicher de bons guides touristiques avec hôtels, restaurants, plages à la mode et autres centres d’intérêt sur ce merveilleux pays qu’est la Corée du Nord, je vous conseillerais de vous rabattre sur le livre de Jean-Luc Coatalem qui, contrairement à ce que peut laisser supposer son titre, n’est pas un ouvrage de cuisine exotique de plus.

Il s’agit en fait d’un carnet de voyage clandestin, car au pays des Kim – la dynastie des dictateurs en est au petit-fils -, nul touriste ne se balade à l’air libre, tout est et doit rester secret, comme si les technologies en usage sur place avaient quelque cinquante ans d’avance sur les nôtres, ou si, allez savoir, la recette du bonheur sur terre était un produit du terroir. Mais on le sait, globalement, on connaît mieux la surface de la lune que cette république dite démocratique et populaire où il fait nuit la nuit parce qu’il n’y a pas toujours de l’électricité, où il n’y a pas d’obèses parce que les calories sont comptées à l’unité près, et où il n’y a pas de mécontents officiels puisqu’ils sont morts ou dans des camps de redressement politique.

Ce périple, l’écrivain l’a effectué au printemps 2011 en se faisant passer pour un agent de voyage français, et en compagnie de son ami Clorinde, une sorte de dandy un brin décalé dans cet environnement. Un périple en totale immersion, passeport confisqué à l’arrivée à Pyongyang, sans téléphone portable, sans aucun contact possible avec le pays, il faut savoir que nous n’avons même pas d’ambassadeur sur place. Bienvenue dans un autre monde, celui de la révolution permanente à marche forcée. La Corée du Nord est une sorte de prison à ciel ouvert avec beaucoup de prisons sans ciel, et même un visiteur français comprend très vite que durant son séjour ici il devra se conformer au règlement initié par la famille KIM depuis déjà plus d’un demi-siècle.

Voici une lecture que l’on devrait conseiller aux nostalgiques du Rideau de Fer qui, en comparaison, faisait passer les pays de l’Europe de l’Est pour un conglomérat social-démocrate ! Vous allez aimer les nouilles froides de Pyongyang, déjà parce qu’il n’y aura rien d’autre au menu ce soir !

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