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Eléments incontrôlés

15/01/2013
Eléments incontrôlés, par Stéphane Osmont, chez Grasset, 21,90 €

 

La fin des années 60 et toute la décennie suivante, la France, l’Italie et l’Allemagne ont été particulièrement meurtries par les actions violentes fomentées par une multitude de groupuscules d’extrême-gauche et d’extrême-droite. On ne compte plus les nombreux attentats, les enlèvements de personnalités, les braquages de banques qui venaient s’ajouter parfois au terrorisme aveugle de la cause palestinienne. Bande à Baader, Action Directe, brigades Rouges, Carlos, Fraction Armée Rouge… c’est dans ce monde de violence sous fond d’idéal communiste qu’évoluent les héros de cette histoire d’une autre époque que nous raconte Stéphane Osmont.

Pour le narrateur, dont le pseudo révolutionnaire et guerrier serait « Jan Valtin », ces années rebelles reviennent de plein fouet lorsque Fedora, son amour de toujours, d’enfance et de guérilla, l’appelle un soir alors qu’elle vient de purger une peine de vingt années de prison en Italie. Fedora et lui ont grandi ensemble dans un environnement un tantinet libertaire et politisé de Montrouge, un immeuble où se mélangeaient les nationalités exilées. Très jeune embarqué dans la lutte des classes, le narrateur sera de toutes les grèves, toutes les manifs sous Pompidou et Giscard, manifs et coups de poing, voire plus si affinités. Et il y en aura, jusqu’aux braquages et presque jusqu’aux assassinats. Durant plusieurs années, ces deux rebelles se retrouveront entre Paris et Rome, se quitteront, puis se retrouveront. Autour d’eux il y a la bande, celle des amis et des combattants, Roberto, Boris, Rémi, Max, Gwendoline, Miranda… Tous n’iront pas aussi loin que Fedora, tous n’auront pas connu la même exaltation que ce jeune couple aura vécue, alors que leurs congénères préparaient de lycée en fac leur entrée dans la vie « normale ».

Ces « éléments incontrôlés » étaient finalement peut-être plus paumés qu’engagés politiquement, la violence devenant l’exutoire qui leur permettait de supporter une vie déjà partie en vrille. Le refus du système était le carburant pour avancer, pour faire un bout de chemin au milieu du néant programmé. Mais à vingt ans tout cela n’a guère d’importance…

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