Le dernier amour, ce sera Dora Diamant, une pépite qui accompagnera Franz Kafka jusqu’à la fin de sa courte vie. Il s’éteindra près de Vienne à l’âge de quarante et un ans.
Né à Prague alors ville de l’empire austro-hongrois, Kafka fut pour les uns un Autrichien, pour les autres un Allemand des Sudètes, mais il était avant tout un homme déchiré, toute son œuvre ne fut qu’un combat qu’il pensait perdu d’avance, un combat qu’il mena également contre la maladie. C’est la tuberculose qui gagnera.
C’est lors de vacances d’été avec sa sœur près de Rostock en Poméranie, dans la petite ville balnéaire de Müritz sur la Baltique, que Franz Kafka va rencontrer l’ultime splendeur de sa vie, celle qui va le faire aller jusqu’à Berlin contre l’avis défavorable de ses proches. C’est à Berlin qu’il doit retrouver Dora, Berlin qui n’a rien d’un havre de paix en ces années 1923 et 1924. L’Allemagne – la République de Weimar – est en pleine crise économique et politique, c’est le début de la montée du nationalisme qui portera un certain Hitler à la Chancellerie dix ans plus tard. Il faut dire que Franz et Dora sont Juifs, cela n’arrangera rien. Et même si l’amour est toujours plus fort, Dora sait que la fin est proche : « La nuit, au lit, quand elle voit l’oiseau de mort, elle tente vainement de prier. Elle ne saurait que demander, un miracle au tout dernier moment, la force de surmonter l’épreuve quand il ne sera plus là, car bientôt il ne sera plus là, elle le pressent, alors elle l’aura perdu et rien ne servira de supplier et de se plaindre. » Un magnifique roman d’amour et d’histoire.
LE CHRONIQUEUR
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