« Ni un témoignage historique ni un mémoire autobiographique, voici les réflexions d'un homme aux abords de la soixantaine et plus tard, retournant dans sa tête les fragments de souvenirs qui lui sont restés du monde de l'enfant de dix-onze ans » qu'il a été.
Pour la première fois, Otto Dov Kulka, professeur émérite d'histoire juive contemporaine à l'Université hébraïque de Jérusalem et membre du comité exécutif de Yad Vashem, livre les souvenirs de sa propre déportation tirés d'enregistrements réalisés entre 1991 et 2001 et des des extraits de journaux intimes dans cet ouvrage où sont insérés des photos de Birkenau et des dessins d'enfants de Theresienstadt. Transféré de ce camp avec sa famille, il fut placé dans le « camp familial » d'Auschwitz-Birkenau, au sein du bloc des enfants jusqu'à sa liquidation en 1944, où ils bénéficièrent de conditions particulières. Il restera à jamais hanté par la disparition de sa mère envoyée au camp du Stutthof. Il explique sa répugnance à lire tout ce qui a trait à la Shoah, par peur d'un langage qui n'y serait pas le sien.
Un livre bouleversant, avec au milieu des souvenirs de colonnes de gens en noir engloutis par les crématoires, des images de beauté, celle d'un enfant contemplant le bleu d'un ciel d'été polonais à nul autre pareil.
LE CHRONIQUEUR
Les Commentaires