Geiger est « un apôtre, un esclave de la minutie ». Il passe son temps « à démonter, distiller, isoler les parties du tout, parce que dans le domaine de la recherche d'informations les détails sont cruciaux ». Geiger est un érudit de la « question », un spécialiste de la torture. Sa technique tient du grand Art. Il sait exactement comment le sujet va réagir. Il sait tout des réactions à l'intimidation, la menace, la peur, la douleur. Ses clients, choisis par son associé Harry, sont des multinationales, la Mafia, des agents du gouvernement. Mais Geiger a trois règles : il ne torture pas les enfants, les personnes atteintes d'une pathologie coronarienne et les individus de plus de soixante-douze ans. Et il ne travaille pas dans l'urgence, ni dans la précipitation.
Il sait tout de la douleur et de la souffrance, mais il ignore tout de sa vie d'avant. Il est né à dix-huit ans. Et pourtant il sent confusément que la souffrance a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Le monde qu'il s'est créé va voler en éclats lorsqu'un client lui demande, à défaut de faire parler un homme, puisqu'il a disparu, de « s'occuper » de son fils Ezra. Alors Geiger va kidnapper l'enfant et avec son associé, flanqué lui-même de sa sœur atteinte de troubles mentaux, tenter de comprendre ce qu'il se cache derrière cette affaire.
LE CHRONIQUEUR
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