Dimanche 17 juillet 1960, onze heures. Dans son atelier, Hector Labasse s'attaque à la carrosserie d'une voiture. Il vient de se disputer avec sa femme Alma, une artiste, une cantatrice qui enseigne son art. Une dispute pour une broutille. Lamentable. Il pense à Clara, sa fille adorée, la lumière de sa vie.
Ce même dimanche, onze, Carlo Mazure quitte un bar situé sur la Nationale, passablement éméché, avec sa jeep qui tire un van. La veille il a aligné son cheval Igor pour la première fois dans une course qu'il a terminée bon dernier. Sa nuit a été mouvementée et arrosée. Il doit rentrer chez lui avant midi trente car son épouse Valentine ne supporte pas qu'on lui bousille son repas dominical, qu'on gâche ce qu'elle a mis la matinée ou même la veille à préparer, et sinon c'est le chien qui héritera de sa part.
Onze heures, le procureur du Roi Régis Lagerman quitte sa maîtresse Rita pour retrouver sa femme, il fait bondir les deux cent cinquante chevaux de sa Jaguar. Elle a une bosse sur l'aile et il lui faut prendre rendez-vous avec Hector Labasse l'artiste carrossier pour lui réparer çà. Il fonce lui aussi vers son repas dominical et se rue sur le village belge de La Malemaison. Des motards l'arrêtent pour excès de vitesse, s'excusant tout aussitôt au vu de sa profession et le laissent repartir. Cinq minutes perdues qu'il lui faut rattraper.
Il est bientôt midi. Alma repense à sa dispute idiote avec Hector, elle s'en veut et envoie Clara le chercher à l'atelier. Clara s'en va vers son destin.
Quelques minutes après midi, Clara gît sur le ventre, morte, projetée depuis le bord de la route sur l'escalier d'une maison. Personne n'a rien vu, la plupart des habitants étaient à la messe. On vient prévenir Valentine que son mari Carlo a eu un accident, sa voiture est à moitié enfoncée dans l'Aisne. Il est vivant, souffre d'une commotion cérébrale, mais ne se souvient de rien.
Qui est le coupable ? Et chacun de culpabiliser, quelle est la part de chacun dans ce drame ? Si bien sûr, le coupable idéal est Carlo, le marchand de bestiaux, un margoulin, coureur de jupons.
Un très beau roman, qui dissèque parfaitement l'âme humaine et ses travers et décrit des personnages très intéressants marqués par la guerre encore proche.
LE CHRONIQUEUR
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