Comme une forte odeur de gaz…
Le 20 mars, une rumeur circulait à propos du rachat éventuel de la dette des banques chypriotes par le géant russe Gazprom. Une rumeur seulement, mais qui arrivait après le gros coup de colère du Petit Père des Peuples Vladimir Poutine. Le quotidien proche du pouvoir Izvestia enfonçait le clou avec cette remarque assassine pour les démocraties européenne qualifiant la demande de l’Eurogroupe « d’acte barbare de type soviétique. »
Au fait, pourquoi Gazprom apparaît dans cette affaire ? Peut-être en échange de quelques licences d’exploitation de gaz… du gaz chypriote, car l’île possèderait un gisement fabuleux récemment évalué à 2.000 milliards d’euros ! Aphrodite est le nom de ce gisement, mais l’amour et la beauté de la déesse ne sont pas les éléments les plus persuasifs, vous l’aurez compris. Bien sûr, Chypre n’a pas les moyens d’exploiter ce gaz, l’arrivée de Gazprom permettrait ainsi à la Russie de mettre le pied en pleine zone euro.
L’autre éventualité, évoquée à demi-mot par Poutine, serait la prise en charge de ce renflouement bancaire par la seule Russie. Ce serait alors une démarche avérée de l’île vers une sortie de l’euro et de l’Europe. Moscou à la place de Bruxelles. Mais ce serait aussi, et surtout, un signe envoyé à d’autres pays méditerranéens en difficultés et aujourd’hui tentés par une telle aventure.
Finalement, c’est un pays de moins d’un million d’habitants qui essaie de mettre le couteau sous la gorge à toute l’Europe : retenez-moi où je fais un malheur !
Soyons clairs, si Chypre veut partir, que Chypre s’en aille chercher le bonheur sous la protection de Poutine et Medvedev. Ici, en France, on a déjà donné dans le genre, on appelait ça l’emprunt russe, nos grands-parents et arrière-grands-parents ont parfois cotisé...
LE CHRONIQUEUR
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