On pourrait presque prendre cet essai de Jérôme Chartier, député-maire de Domont dans le Val d’Oise, pour une provocation mal venue. En pleine apogée de la société de loisirs, celle que nous avons initiée à partir des années 80, et ce jusqu’à un perfectionnement frôlant la haute technologie, voilà un type, un élu de surcroît, qui vient nous parler boulot. Et pourquoi pas nous demander d’aller chercher de l’embauche pour gagner notre vie ?
Oui, c’est un peu exagéré, mais reconnaissez que tout n’est pas faux. Dans notre société que l’on dit bloquée – et que nous avons bloquée nous-mêmes ! – comment peut-on encore évoquer la méritocratie républicaine sans se faire taxer d’odieux rétrograde ? Il paraît qu’en France, seulement 21% des jeunes pensent que le travail doit passer en premier, contre 57% en Espagne et 89% en Chine. « 68% des 18-29 ans souhaitent que le travail prenne une place moins importante dans leur vie. » Et on ne parlera pas du fameux Graal, le job à vie dans une administration, celui qui vous débarrasse de tous les soucis de rentabilité et d’efficience.
Après une décennie de mondialisation avérée, notre pays connaît les pires résultats depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Mais où serons-nous dans dix ou vingt ans, que restera-t-il de notre modèle social si nous persistons dans notre quête des loisirs et des vacances ? Qui osera faire l’éloge du travail au plus haut niveau de l’Etat aujourd’hui, et ce, avant qu’il ne soit trop tard ? Serait-il déjà trop tard ?...
LE CHRONIQUEUR
Les Commentaires