1164, Anne-Sophie de Kerdélant pleure toutes les larmes de son corps, elle quitte ses parents, sa Bretagne natale pour Paris où elle doit épouser Charles de Vieilleville. Sa cousine Viviane, orpheline sans fortune qui se destinait à Dieu, a renoncé à entrer au couvent pour l'accompagner et vivre dans son ombre. Le mariage d'Anne-Sophie est hâtif, il a lieu au moment de la condamnation à l'exil de Fouquet. Elle fréquente les salons, elle croise Madame de Sévigné, la veuve Scarron, Mademoiselle de Scudéry, Ninon de Lenclos. Elle est présentée à la Cour. Quant à Viviane, elle se met au service des Filles de la Charité et travaille à l'hôpital des Enfants-Trouvés, elle trouve enfin un sens à sa vie alors que le mariage de sa cousine va à vau-l'eau.
Louis XIV se comporte en dieu. Après la Fronde, le mot d'ordre des aristocrates est : « Jouir tout de suite de tout et à tout prix ». Le roi rêve d'un château plus grand, plus somptueux. Il imagine les fêtes qu'il donnera à Versailles, la vie d'une Cour sur laquelle « il régnera comme un soleil » alors que dans le même temps les campagnes s'appauvrissent. Les courtisans vont s'entasser à plus de mille, souvent dans des logements exigus, inconfortables à seule fin de vivre auprès du roi « soleil régnant », le côtoyer, l'adorer, se chauffer à ses rayons. Le roi aime séduire, il collectionne les maîtresses. Et peu à peu Anne-Sophie va s'écarter de cette vie, car Versailles est également un poison et le roi un despote vieillissant, intolérant qui va abolir l'Edit de Nantes.
L'une avait choisi les ors, l'autre la pauvreté, à travers l'histoire de ces deux femmes, c'est l'Histoire de France que l'on parcourt de belle manière.
LE CHRONIQUEUR
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