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La pendue de Londres

14/06/2013
La pendue de Londres, par Didier Decoin, chez Grasset, 18,90 €

 

« Aujourd’hui, petite sœur, ne reviens pas toute seule à la maison, amène une copine avec toi, parce qu’il y a ici le salaud qui te guette posé sur son canapé comme un putain de vautour sur sa branche. » Muriel aura beau prévenir sa sœur Ruth, rien n’empêchera le père de violer sa seconde fille, après la première.

Ruth Ellis, sorte de Marilyn de troisième ordre, ne parviendra jamais à s’affranchir de cette honte familiale. Plus paumée que victime, elle deviendra, juste après la fin de la guerre en 1945, l’une des stars des boîtes « louches » d’un Londres qui revivait tant bien que mal après le Blitz.  D’homme en homme, elle aura droit à chaque fois au pire, au détestable, à l’ignoble, jusqu’au jour où elle décidera d’arrêter tout, elle tuera son dernier amant (et amour) David Blakely.

Albert Pierrepoint fut l’exécuteur en chef du royaume, et c’est à partir de 1945 qu’il s’illustra en s’occupant de quelque deux cents criminels de guerre, notamment en Allemagne, dont la fameuse « hyène » de Bergen-Belsen, Irma Grese. Albert n’aime pas pendre les femmes, mais que voulez-vous, lorsqu’il y a un job à faire… Bien sûr, le bourreau avait un autre travail, il fut, entre autres, patron de pub.

Ruth et Albert, deux vies parallèles qui avaient peu de chances de se rencontrer. Certes, par hasard ils ont dû se croiser une première fois pour des raisons « non professionnelles », la seconde, malheureusement pour Ruth, aura un motif très officiel : une pendaison faisant suite à la condamnation de la jeune femme pour le meurtre avec préméditation de son amant. Point d’orgue tragique d’une histoire qui a ému l’Angleterre des années 50, l’histoire de la pendue de Londres.

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