« Le 7 juillet 1937, commença une série d’accrochages entre un détachement de l’armée japonaise et une garnison de l’armée révolutionnaire chinoise, de part et d’autre du pont Marco-Polo, un ouvrage datant du XIIe siècle. » Une guerre à venir, loin de chez nous, une guerre qui, apparemment, ne nous concernait pas. D’autant qu’à la même époque, nous avions nos soucis, ils allaient par ailleurs très vite s’aggraver de Tchécoslovaquie en Autriche…
L’auteur débute son récit en 1937 pour l’achever en 1953. Quinze années qui ont changé à jamais le Japon. Un Japon conquérant à la fin des années 30, un Japon qui voulait avoir la main sur le continent asiatique comme sur le Pacifique. Le massacre de Nankin en dit long sur l’état d’esprit d’alors.
Le Japon d’avant la guerre était-il une « pétaudière » comme le soulignait Robert Guillain en 1947 ? Sans doute, la pagaille semblait toucher toutes les strates du pouvoir, du moins tout ce qui oeuvrait en dessous du « Tenno Heika », Sa Majesté l’Empereur. Cette « pétaudière » facilita certainement l’émergence d’une sorte de totalitarisme qui mènera le pays à sa perte avec comme point d’orgue, les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945.
Michael Lucken décortique cette machine infernale qui a conduit le Japon à faire la guerre, d’abord à ses voisins, puis, telle la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf (pour le manger !), à l’Amérique et à ses alliés.
Un remarquable document historique.
LE CHRONIQUEUR
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