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Fitzgerald le désenchanté

15/07/2013
Fitzgerald le désenchanté, par Liliane Kerjan, chez Albin Michel, 20,90 €

Son premier mot fut « up », comme si déjà il avait tracé son rêve : aller plus haut dans l'ambition, la grandeur, la richesse, la gloire. Il naît en même temps que l'avènement de la grande presse, de l'avion, du ragtime, et bientôt du cinéma, au moment où tout s'accélère en Amérique. Il aime d'emblée la lecture, préfère la danse au sport. Il est confronté très vite au sein de sa famille à ce qui seront les grands thèmes de son œuvre : la fêlure, l'échec, l'alcool, l'argent. Pauvre, il va se construire seul. Mais il est de cette génération solide, singulière, qui va se mettre au travail, consciente de son potentiel, celle d'Hemingway, de Gerschwin. Il rencontre Zelda, la Beauté du Sud, la reine de l'Alabama. Tous deux vont devenir le couple culte des années vingt, beau, élégant, snob et joyeux. Ils parcourront le monde, « comme si la vie était toujours ailleurs, et sur d'autres rivages », toujours nomades, en fuite d'eux-mêmes. Et bientôt, la folie guette Zelda.

Si son premier roman, L'envers du paradis, connaît un succès foudroyant, Gatsby le magnifique, la fable du Nouveau Monde, n'aura pas la même consécration. Pour subvenir aux besoins de la famille, à leurs dépenses importantes, il écrit des nouvelles, il écrira jusqu'à son dernier souffle. Il ira même à Hollywood, la machine à rêves de l'Amérique, en reviendra désenchanté après avoir vendu son talent d'écrivain à la petite semaine. Il meurt à quarante quatre ans « les poches pleines de promesses, et le coeur plein d'espoirs ».

De New York à Paris, de la Riviera à Hollywood, l'itinéraire d'un écrivain rare, aujourd'hui et à juste titre culte, la voix éloquente d'une génération perdue, et une magnifique biographie superbement écrite.

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