Quand Judith rencontre Hannes, elle s'en veut d'être troublée, certes il est gentil, mais pas très excitant et de toute façon elle ne pense pas souvent aux hommes. Certes il a du charme, peut-être est-ce dû au dynamisme avec lequel il manie le hasard, peut-être est-ce dû à sa façon de surgir à l'improviste, d'être là où on ne l'attend pas, ou encore à sa manière de lui faire croire qu'il n'y a qu'elle au monde ? Elle est propriétaire d'un magasin de luminaires à Vienne, il est architecte, il rénove ou reconstruit des pharmacies. Il a quarante deux ans et est célibataire. Elle ne s'ennuie pas avec lui et lui est fou d'elle. Mais elle ne l'aime pas, elle l'aime bien. Il lui fait du bien. Il est différent de tous les hommes qu'elle a connus : « à la fois timide et audacieux, pudique et impudent, maître de lui et agité, déterminé avec maladresse ». Il semble parfait. Il plait à tout son entourage, sa famille, il offre toujours le bon cadeau, a toujours la solution au problème. Il devient indispensable à tous, et pour sa mère représente le gendre parfait.
Mais Judith aime sa vie tranquille, son magasin, ses sorties avec son groupe d'amis. Elle sent son désir grandir pour lui, mais peu à peu Hannes s'avère envahissant, trop envahissant. De prévenant il devient harceleur et l'idylle va bientôt se transformer en cauchemar.
Un excellent roman que l'on doit à l'auteur autrichien de « Quand souffle le vent d'hiver », son précédent ouvrage épistolaire moderne (sous forme de mails) déjà présenté dans ces colonnes.
LE CHRONIQUEUR
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