Augustin, écrivain, vient de se séparer d' Esther après vingt ans de vie commune et deux enfants. Et comme à chaque moment d'effondrement, l'écriture le sauve. Il n'en finit pas d'écrire sur son enfance, sa famille, l'origine des choses, écrire le maintient à la vie. Le livre qu'il entreprend lui permet de disséquer le désastre de sa vie. Il reste hanté par son enfance, le regard de sa mère dans lequel il n'a jamais existé, sa folie destructrice, son incapacité à aimer ses enfants. Son père avait renoncé à ses rêves de jeune homme « pour partir à la conquête d'une femme qu'il n'a jamais possédée, qui n'a jamais cessé de le mépriser et qui finalement l'a tué ». C'est Cécile, sa première compagne qui lui permettra d'échapper à la fatalité. Il rencontre Esther alors qu'il est encore amoureux de Cécile qui a une aventure avec Markus. Il est frappé par son visage de madone, sombre, grave, son allure de Gitane. Elle le prévient d'emblée qu'elle va le détruire et pourtant il construit avec elle une histoire pour échapper au dénouement de la précédente. Il délaisse un temps ses livres qui tournaient autour du saccage familial et lui ont attiré la haine de la part des siens, met en mots la vie des autres, ouvrages qui lui procurent du plaisir et de l'argent. Il veut réussir là où son père a échoué.
Une fois de plus Lionel Duroy se met à nu dans ce très beau roman, une plongée au coeur du sentiment amoureux.
LE CHRONIQUEUR
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