« Avec le communisme, l’avenir est sûr ; c’est le passé qui ne cesse pas de changer », c’est une vieille plaisanterie que l’on pouvait raconter de Prague à Budapest ou de Sofia à Bucarest. Comme si on ne pouvait prévoir, sans risquer quelques complications officielles, de quoi hier serait fait…
Nous voici à Bucarest, capitale de cette Roumanie que son leader charismatique Ceausescu voulait en dehors du reste du monde, non alignée comme le fit son voisin Tito, communiste certes, mais à sa façon.
Nous sommes au cœur de l’été 1989, le dernier à vivre sous la sympathique protection du Rideau de Fer, mais personne ne s’en doute à ce moment-là, car personne ne se doute que ce foutu Mur de Berlin va tomber d’ici à quelques semaines. C’est à ce moment-là également que débarque à Bucarest un jeune professeur, un Anglais, pour y enseigner. Il va découvrir un monde totalement décalé par rapport au confort occidental : la débrouille, la crainte de l’autre, le manque de tout, la folie du couple Ceausescu qui se pense intouchable, un monde où en fait tout le monde espionne tout le monde, y compris au sein d’une même famille.
Dans cet univers parfois ubuesque, mais aussi très dangereux, le jeune professeur va trouver un guide en la personne de Léo, un peu trafiquant, un peu espion, et très bizarre, mais qui va avant tout lui permettre de faire connaissance avec le quotidien des Roumains : « Grâce à Léo, j’avais moins l’impression de vivre sous une dictature stalinienne que dans une incuritocratie véreuse : brutale et maladroite, parfois comique, souvent absurde. »
Une histoire à la limite du roman d’espionnage qui se déroule pendant la préparation du 14ème Congrès du parti, un Congrès qui devait conforter le « guide suprême »… mais qui s’achèvera de manière tragique au cœur d’une caserne juste après Noël.
LE CHRONIQUEUR
Les Commentaires