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Folles de Django

16/09/2013
Folles de Django, par Alexis Salatko, chez Robert Laffont, 20,00 €

« Combien gagnent Cary Grant et Tyrone Power ? Je veux palper comme eux car moi aussi je suis une grande vedette. » Oui, le Manouche aurait pu monnayer son talent dix fois plus, cent fois plus qu’il ne le fit tout au long de sa vie de musicien. Mais pour cela, il eut fallu qu’il acceptât un minimum de discipline indispensable à la gestion d’une carrière. Une carrière ? Voilà bien une chose inconcevable lorsqu’on préfère vivre dans une roulotte et faire la fête avec amis et parents, lorsqu’on préfère aller où bon vous semble au gré des envies. Entre le statut d’artiste, même bourré de talent, et celui de star il y a une multitude d’obligations qui ne convenaient pas à ce guitariste de génie arrivé peut-être trente ans trop tôt sur le « marché ».

Né en 1910, Django Reinhardt aura marqué son époque, joué avec les musiciens de jazz américains les plus célèbres du moment, sans pour autant être reconnu comme leur égal, ce dont il souffrait sûrement intimement. Sa carrière fut certainement marquée par des actes manqués, aussi bien lors de ses déplacements aux Etats-Unis dont il attendait beaucoup trop, que dans ses relations avec d’autres artistes de talent, comme Stéphane Grappelli par exemple. Refusant de se soigner, tombé quasiment dans l’oubli, le Manouche tire sa révérence à seulement 43 ans, à Samois, là où il s’était retiré.

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