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Les anges meurent de nos blessures

30/10/2013
Les anges meurent de nos blessures, par Yasmina Khadra, chez Julliard, 21,00 €

Juin 1937, un homme de vingt-sept ans va mourir, sa tête rouler au fond du panier de la guillotine. On l'a surnommé Turambo, du nom de son village englouti sous une coulée de boue. Il est « né avec la foudre », « avec des poings pour cogner et une bouche pour mordre », effectuant ses premiers pas dans la fiente, s'accrochant aux épines pour se relever. Seul. Il a grandi sans père, ex-gueule cassée, disparu en même temps que le village, dans un bidonville aux portes de Sidi Bel Abbes, un enfer nommé Graba. Il a longtemps travaillé dur, simplement pour survivre, sans jamais voir le bout du tunnel. Il découvre la ville, ses richesses. Son rêve : habiter avec sa famille dans une vraie maison, avec une porte qui ferme et de vraies fenêtres. Turambo ne demande pas la lune, mais juste un coup de chance. Il est beau, candide, mais bagarreur, il ne supporte pas l'insulte et sait frapper pour se faire respecter, défendre son honneur. Il a notamment un crochet du gauche foudroyant qui le fait remarquer des professionnels de la boxe et le propulse sur les rings. Il sera champion, l'espoir de tout un peuple, celui des « araberbères ». Il accède à l'argent, au luxe, au monde des Français. S'il connaît l'amitié, ses relations avec sa famille sont difficiles. Quant à l'amour... il nourrira une passion secrète pour sa cousine qui ne lui est pas destinée, ensuite pour une prostituée qui le repoussera, et enfin une belle amazone, une rebelle qui répondra à son amour, mais européenne et femme libre. Turambo va monter très haut et s'effondrer.

Magnifique évocation de l'Algérie de l'entre-deux-guerres, un roman splendide, lyrique dont on ressort K.O.

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