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Un été à Cold Spring

30/10/2013
Un été à Cold Spring, par Richard Yates, chez Robert Laffont collection « Pavillons poche », 8,90 €

Long Island au début des années quarante, Evan Shepard, vingt-trois ans, vit toujours chez ses parents. Fils d'un officier de marine à la retraite, qui n'a connu de l'armée que ses bureaux, et d'une mère neurasthénique, il a pourtant déjà été marié à Mary Donovan, amoureuse de lui depuis toujours, mise enceinte après une brève étreinte sur la banquette arrière d'une auto. Un an et demi et un bébé plus tard, ils divorçaient. Mary rêvait d'aller à l'université. Lui n'aimait que la mécanique automobile, aspirait à devenir ingénieur et avait trouvé un emploi d'ouvrier dans une usine de machines-outils. A vingt-trois ans donc, il est d'une beauté saisissante, un grand séducteur, mais il a une tête vide, il est d'une incroyable fadeur et n'a toujours aucune ambition réelle. C'est à l'occasion d'une panne automobile en compagnie de son père qu'il croise Rachel et surtout son encombrante mère. A nouveau marié, il s'enfonce dans une vie ennuyeuse. Seule la guerre, Pearl Harbour, pourrait rompre son quotidien, mais il est réformé pour tympans percés. Déjà son père n'avait pu se battre, arrivé sur le sol de France trois jours après l'armistice de 1918. Forcé de cohabiter avec sa belle-mère dans une maison humide, ainsi que son beau-frère durant l'été 1942,  Evan va voir son second mariage sombrer.

Peintre de la middle class, Richard Yates décédé en 1992 aurait pu tomber dans l'oubli, s'il n'était devenu culte dernièrement et ce, grâce à l'adaptation au cinéma de son roman Revolutionary Road devenu « Noces rebelles », et c'est tant mieux car il a su, comme peu, décrire les désillusions, les frustrations, le désenchantement de toute une génération.

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