Attachez vos ceintures, vous allez voir du pays, du près de chez vous et de l’exotique à mettre en colonnes dans des guides de voyages. « Il n’y a pas d’Indochine veut dire il n’y a pas d’exotisme » nous prévient Charles Dantzig, des fois que nous nous mettions en tête de trouver des temples hindous et autres ruines grecques au fil des pages.
Oublions donc le voyage avec dépaysement compris dans la demi-pension, car en fait, ce que nous espérons trouver loin de chez nous, voire au nadir, n’est peut-être, après tout, que ce que nous sommes : « On voyage pour découvrir autre chose, et c’est toujours soi que l’on retrouve. Bonne raison pour continuer à chercher. »
Et cette recherche va nous mener à Vienne, où l’on ira en avion avec des hôtesses « blondes, calmes et costaudes comme des paysannes » (le personnel d’Austrian Airlines appréciera !), à Marseille, cette ville « que l’on embête beaucoup plus que Strasbourg » à cause d’une mauvaise réputation très surfaite, hormis bien sûr les affaires politiques, la mafia et les crimes… nous irons aussi à Strasbourg bien sûr, à New York, nous irons visiter les touristes à Athènes, à Stockholm où « l’ennui baigne cette ville comme un air humide », à Londres pour constater que le climat n’est pas plus détestable qu’ailleurs, puis au Caire, à Cracovie, à Lisbonne, à Prague… et bien sûr à Paris. « Paris, cet escargot d’arrondissements, ce cerveau avec une veine au milieu. » Paris et le parisianisme que le visiteur de province sera enchanté de découvrir comme dans un zoo.
Vous l’aurez compris, Charles Dantzig ouvre pour nous ses carnets de voyages, insolites, irrévérencieux, impolitiquement corrects, des récits déjà publiés en 1995 quand on payait encore en Francs. C’est dire !
LE CHRONIQUEUR
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