Comme chaque cinq juillet, June et RL se retrouvent au bord d’une rivière du Montana, avec une bouteille de whisky, pour l’anniversaire de Taylor. Il était le mari de June et est mort onze plus tôt. Il aurait eu cinquante ans. Ce lieu était son coin de pêche préféré, ils s’y saoulent et elle y fume sa seule cigarette de l’année. Mais aujourd’hui June décide que cette « commémo » sera la dernière. Dorénavant elle ne sera « la veuve de personne ». Quand son vieux chien sera mort, elle vendra la maison, et elle ira s’installer en ville, là où il y a un peu de vie. RL, quinquagénaire divorcé, des valises sous les yeux, sent qu’il est à un tournant de sa vie et cherche quelqu’un avec qui finir sa vie. Pourquoi pas Betsy, son amour de jeunesse ? Malade, en sursis, encore désirable, c’est une belle âme, même si elle est ceinte d’un nuage d’énergie négative. La fille de RL, Layla, une vraie fille du Montana, traitée par ses amis étudiants de Seattle « de péquenaude des bois » n’arrive pas à communiquer avec son père. Elle aussi a des amours compliquées. Elle s’éprend de l’employé de son père, Edgar, artiste peintre à ses heures. Peut-être sera-t-il célèbre un jour et ainsi pourra lui procurer une « vie plus scintillante ». Mais il est marié.
Un décor magnifique, celui du Montana, une nature glacée, parfois hostile, des personnages frustrés, prisonniers du passé, à un tournant de leur existence, le tout servi par une écriture particulière, des successions de paragraphes comme autant de séquences de cinéma, cela donne un grand roman à ne pas rater.
LE CHRONIQUEUR
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