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Madame de Pompadour

29/01/2015
Madame de Pompadour, par Robert Muchembled, chez Fayard, 26,00 €

Elle est une icône dont le nom fait rêver. Il signifie beauté, et sensualité libérée, raffinée, celle de son époque. Et dans le même temps haine. Car elle fut autant admirée que détestée. Celle qui fut marquise, puis duchesse de Pompadour, et favorite de Louis XV pendant près de deux décennies, est avant tout une femme des plus mystérieuses, comme tend à le démonter cette biographie extrêmement documentée.

Ce n'est pas le hasard qui a amené cette femme à Versailles. Fille d'un aventurier, bâtard d'un paysan aisé du pays de Langres et d'une femme légère, elle est une énigme dès sa naissance. Jeanne-Antoinette Poisson, future Madame de Pompadour, serait en fait une autre fille du couple, sa cadette, Reine. Elle épouse Charles-Guillaume Lenormand d'Etioles. Elle est belle, intelligente, ambitieuse, et sa famille, à la recherche d'une revanche sur la vie, avec le soutien occulte des grands financiers, l'a préparée, façonnée à ce rôle : le roi est libre, toutes les familles aristocratiques rêvent de voir une de leurs filles devenir sa maîtresse. Mais c'est la petite Poisson qui réalisera une véritable prouesse en devançant toutes ses concurrentes éminemment plus titrées. Ce rôle « elle l'a investi d'un génie personnel et d'une extraordinaire capacité d'adaptation aux épreuves ». Elle apprendra très vite les usages et les codes relationnels de ce milieu hostile. Elle sera mécène, amie des philosophes, au moment où débute la publication de l'Encyclopédie, en même temps que femme d'affaires impitoyable. On lui imputera tous les malheurs du pays,  la ruine de l'Etat. Diderot avait dit qu'il ne resterait d'elle qu'une « pincée de cendres », c'est une gerbe d'étoiles qui scintillent encore aujourd'hui !

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