Lucrèce Borgia et Isabelle d'Este : deux figures majeures de la Renaissance italienne.
Lucrèce est fille naturelle du cardinal Rodrigo Borgia, futur pape Alexandre VI, et d'une belle patricienne romaine, et soeur de César. C'est une bâtarde. Elle sera mariée plusieurs fois au gré des alliances utiles à sa famille, n'étant comme toutes les filles de son époque qu'un outil politique, son premier mariage sera annulé pour non consommation, son deuxième époux sera assassiné, son troisième mari, Alphonse d'Este l'installera à Ferrare. Elle sera protectrice des arts.
Isabelle d'Este est une demoiselle de haute lignée, fille du marquis Ercole Ier et de la princesse Eléonore d'Aragon, elle épousera François de Gonzague, et règnera sur la cour de Mantoue, une des plus raffinée et un des plus beaux palais de la péninsule.
La première est un mythe, pour ses relations sulfureuses, pour les amours incestueuses qu'on lui prête avec son père et son frère. Elle aurait pu accéder à un plus haut rang, mais s'est égarée sur des sables mouvants. La seconde est la principale figure de la Renaissance italienne, femme consciente de ces devoirs, d'une grande maîtrise, elle fut une référence pour le monde occidental. Pourtant on l'a presque oubliée. Ces deux femmes, belles-soeurs, se sont affrontées pendant près de dix ans alors que tout aurait dû les rapprocher : l'âge, les liens familiaux, les goûts pour les lettres et les arts... Au lieu de cela, elles n'ont cessé de se provoquer avec pour théâtre deux villes : Ferrare et Mantoue. Il faut avouer que Lucrèce avait pris pour amant le mari d'Isabelle ! Si elle savait se venger de son époux volage, Isabelle avait trop de sens moral pour rendre la pareille.
LE CHRONIQUEUR
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