Louis II de Bavière : un roi de légende, beau comme un dieu, un mythe, un dément, mort mystérieusement, noyé dans le lac de Starnberg. Il appartenait à la famille des Wittelsbach, une des plus anciennes monarchies d'Europe, une « lignée d'hommes épris de l'art et de la culture ». Il fut élevé avec son frère Othon à Hohenschwangau, « la haute terre du cygne », sur le site même de la résidence du légendaire chevalier du Graal. Son enfance solitaire sera nourrie de lectures de la mythologie allemande, des récits des dieux, des héros du Walpurgis, de la chanson médiévale des Nibelungen, il s'identifiera à Siegfried. Le spleen était alors à la mode, on pleurait les amours éphémères et le mal de vivre et cela laissera une empreinte très forte sur son âme sensible. Jugé trop rêveur, on le soumettra à un programme draconien sensé le préparer à son métier de roi.
A quinze ans il éprouve un coup de foudre pour la musique de Wagner et voudra la faire connaître au monde entier, il fera tout pour que le musicien puisse oeuvrer dans la grâce et la paix, lequel en profitera au maximum. Lorsqu'il sera déçu par ses agissements, il lui faudra alors une nouvelle passion, ce sera celle de bâtir des châteaux surprenants, qui seront des preuves de ses obsessions, des odes à Wagner, Louis XIV. Il préférera les hommes aux femmes, même s'il fut un temps fiancé à Sophie la soeur de Sissi, sa cousine. L'impératrice errante sera la seule à le comprendre, ces deux êtres « pris d'absolu, de grandeur et de beauté » ne pouvaient s'accommoder du carcan des obligations de la cour et des contraintes officielles. La politique ne l'intéressera pas mais en tant que roi, il sera adoré par son peuple notamment quand il tiendra tête à Bismarck qui voulait faire de la Bavière rien moins qu'une province prussienne.
C'est un personnage fascinant, un ultra-romantique, un amoureux des arts, du beau, de l'absolu que nous restitue magnifiquement cette biographie.
LE CHRONIQUEUR
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