Il s'appelle Geiger, mais avant on l'appelait dans un certain milieu l'Inquisiteur. Il était une encyclopédie de la torture, un professionnel du renseignement, un spécialiste des interrogatoires. Sans verser le sang, parce qu'il connaissait parfaitement le langage des corps, les réactions aux questions, ils savait obtenir les aveux dont ses clients, trouvés pas son associé et ami Harry Boddicker, avaient besoin. Et puis un jour, ce n'est pas un homme qu'on lui a amené, mais un enfant de douze ans, Ezra, au lieu de son père. Outre que Geiger avait pour règle de ne pas toucher aux enfants, la tristesse d'Ezra, sa candeur, sa confiance, leur amour commun et profond pour la musique avaient lézardé sa carapace. Il avait compris qu'en le sauvant, il pouvait se sauver de lui-même, et peut-être enfin guérir de son enfance volée.
Aujourd'hui tout le monde le croit mort, mais son corps n'a jamais été retrouvé. Il a perdu sa maison, la clef de son coffre, mais pas son chat ! Il vit à Brooklyn, et crée des meubles uniques à partir d'essences nobles, héritage de son père. Il fonctionne toujours « selon un mode de réaction sommaire » et vit de façon plutôt rudimentaire : la nourriture sert à s'alimenter, le plaisir, le goût n'ont pas cours dans ses choix, l'habillement est nécessaire mais le style n'a aucun intérêt et le logement n'est qu'un abri, un isolement de l'extérieur. Il sait s'adapter, vivre n'importe où. Et heureusement car personne ne veut le laisser vivre en paix. A commencer par son rival de toujours, Dalton, qui est sur ses traces et veut se venger, ainsi qu'une agente du FBI, Zanni Soames, qui lui propose de travailler pour le gouvernement. Un job qui va l'entraîner de New York à Paris puis en Provence.
LE CHRONIQUEUR
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