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Big Daddy

15/04/2015
Big Daddy, par Chahdortt Djavann, chez Grasset, 18,00 €

Il s'appelle Rody, à l'âge de treize ans il a été condamné à la prison à perpétuité sans aucune possibilité de liberté conditionnelle. Ceci pour avoir tué trois hommes, trois malfrats, trois trafiquants. Il a été pris l'arme à la main et a aussitôt avoué son forfait et Nikki, son avocate commise d'office n'a pas pu empêcher sa condamnation. Peut-être parce qu'elle a besoin de quelqu'un à aimer, elle va s'attacher à ce gamin pas comme les autres, « sensible, observateur, réservé et doté d'une aptitude intellectuelle hors du commun pour son milieu ». Elle lui rend visite chaque semaine. Pendant des années, elle lui apprend la langue, la grammaire, un peu de littérature, quatre années de visites dominicales pour gagner sa confiance. Puis il lui raconte son histoire, avec son accord elle l'écrit, en échange elle lui raconte la sienne et l'écrit également, ce sera un livre à quatre mains. Rody était un orphelin, un gosse des rues vivant dans un trou de l'Amérique profonde, élevé avec beaucoup d'autres par une vieille femme que tous appelaient grand-mère. Lui il aspirait à « entrer dans l'histoire ». Un jour les yeux de Big Daddy, que tout le monde craint comme Dieu car il est un caïd de la pègre, se posent sur lui. Le mafieux va le prendre sous son aile, faire de lui quelqu'un, sa chose, son instrument, peut-être le fils qu'il n'a jamais eu ? Après le ghetto, Rody va connaître le paradis, mais aussi s'initier aux magouilles, participer à des exécutions sordides jusqu'à ce triple meurtre. Nikki veut se battre jusqu'au bout pour obtenir sa libération, elle lui doit beaucoup, il l'a aidée à affronter son propre passé douloureux, à se réconcilier avec la vie.

Un roman très bien construit, au suspense psychologique crescendo, efficace, où rien n'est prévisible, surtout pas la fin !

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