Comment un vicomte de Melun et de Vaux peut mourir à Pignerol, loin des siens, de sa gloire, de ses richesses accumulées ? En devenant plus riche que le roi, mon bon ! Comment voulez-vous être crédible lorsque vous êtes surintendant des finances et en même temps l’homme le plus riche du royaume ? Aujourd’hui, c’est un peu différent, si Michel Sapin s’avère être plus fortuné que François Hollande, cela ne le mènera pas obligatoirement dans 4m² à Pignerol, sinistre place forte du Piémont, italienne désormais.
Né d’une famille plutôt aisée en 1615, Nicolas Fouquet fera une très beau mariage, ce qui lui permettra d’acquérir plusieurs domaines grâce à la dot de sa femme, et ce avant d’accéder aux plus hautes fonctions du moment : intendant à la généralité de Paris, puis procureur au parlement, enfin, en 1653, il est nommé par Mazarin surintendant des finances. Et le bonhomme va montrer l’étendue de son talent de grand argentier, pour le roi bien sûr, mais aussi pour lui-même. Malheureusement, les ennuis commencent à planer au-dessus de sa tête, et son pire ennemi d’alors a pour nom Colbert. Des ennuis qu’il a cherchés par ailleurs, notamment en voulant faire de « sa » Bretagne un véritable fief, voire une puissance à son seul service.
A la mort de Mazarin en 1661, il est à l’apogée de son pouvoir, ce qui agace fortement le roi Louis XIV. Une soirée trop tapageuse, « bling-bling » dirait-on de nos jours, signera sa chute. Il est arrêté à Nantes par un certain D’Artagnan (qui ne le quittera plus), et transféré au château d’Angers… puis à la forteresse alpine de Pignerol où il décèdera en 1680.
Fouquet économiste et financier de génie, Fouquet le flambeur, Fouquet l’homme d’Etat, et Fouquet destitué, c’est ce que nous raconte Daniel Dessert.
LE CHRONIQUEUR
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