La Cité Radieuse, « objet urbain » de 337 logements, restera à jamais dans notre mémoire collective l’œuvre de cet architecte né en 1887, et dont le véritable nom était Charles-Edouard Jeannnenet, et qui fut formé dans la ville suisse de La Chaux-de-Fonds, là même où naquit au 19e siècle un certain Chevrolet.
La Cité Radieuse de Marseille est-elle née du « purisme », ce courant qu’il créa dès 1918 ? Peut-être. C’est aussi l’époque où l’idée de villes nouvelles, modernes, standardisées, fait son apparition avec ce siècle nouveau qui débutera réellement juste après la première Guerre Mondiale. C’est également l’époque où certaines doctrines semblent vouloir ouvrir des voies entre fascisme et communisme. Il allait falloir choisir. Ainsi, Le Corbusier s’est vite rapproché des idéologues de la droite nationaliste. Il soutiendra le régime de Vichy, ce qui ne l’empêchera pas de connaître un immense succès après la Libération.
Une architecture nouvelle fait son apparition dans une France qui vénère encore les temps anciens : « Les archéologues : qu’on les fusille ! » dira-t-on. L’architecture dite futuriste est sur les rails, rien ne pourra entraver la marche en avant !
Avec les années 50 et 60, Le Corbusier va bénéficier du soutien des nouveaux occupants du pouvoir, André Malraux, ministre de la culture du général de Gaulle, dira de lui qu’il est le plus grand architecte du 20e siècle. Quant au choix de construire des cités de béton, il ne fut pas toujours conduit par l’urgence face à la crise du logement ou du baby boom, ce que l’on a souvent avancé, mais « pour un doux mélange d’autoritarisme et de condescendance, servi par un certain capitalisme d’Etat à la française » nous explique l’auteur. On sait que De Gaulle aimait beaucoup le Corbusier.
LE CHRONIQUEUR
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