Merveilleux destin que celui de Marie-Joseph-Rose de Tascher de La Pagerie, qui n’aurait jamais dû quitter sa Martinique natale au milieu des champs de canne à sucre que sa famille exploitait. Modestement par ailleurs. Il aura fallu qu’elle épouse Alexandre de Beauharnais, puis qu’elle devienne veuve rapidement, qu’elle passe quelques mois derrière les barreaux de la terreur à Paris, pour que son destin, justement, croise celui qui va faire trembler l’Europe entière durant les vingt prochaines années.
Certes, elle n’est pas la plus belle, on dit que ses dents sont noires d’avoir trop mangé de sucre de canne, elle n’est pas la plus intelligente et la plus cultivée des salons parisiens, elle n’a pas l’élégance requise pour briller en société, mais voilà, elle possède un charme et une présence uniques, et on dirait d’elle aujourd’hui qu’elle avait un sens formidable des relations publiques. Elle serait au top sur Facebook, croyez-moi !
Elle sait jouer de ses relations, elle mène une vie que l’on qualifie alors d’extravagante, et c’est ainsi qu’elle remontera dans ses filets un militaire sans argent, pas beau, petit, plutôt gauche, mais un peu son double côté charisme. On le sait, ils ne vieilliront pas ensemble, le général Bonaparte une fois devenu Napoléon l’empereur des Français, ira de femme en femme, jusqu’à en choisir une qui pourra lui donner un fils. Mais Joséphine abandonnée restera à jamais dans cœur de napoléon, et la Malmaison sera toujours le port où il viendra s’échouer au moment des tempêtes sentimentales. L’autrichienne ne remplacera jamais sa créole, son grand amour, sa Joséphine.
Nous la retrouvons au jour le jour dans ce beau livre de Kate Williams.
LE CHRONIQUEUR
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