… Et le retour attendu des aventures de la tribu Balaguère, cette lignée de femmes inoubliables rencontrées dans Ce que je peux te dire d'elles. Dans cette famille où l'on sait si bien donner, croire, « trouver les ressorts des beaux lendemains » il y les deux tantes, Babé et Justine. Babé, c'est le socle : à soixante-dix ans, alors qu'on est à un âge où l'on pense plutôt « à investir dans une concession funéraire », elle annonce son prochain mariage avec Georges, un presque nonagénaire ; il y a Justine la féministe, indépendante, frondeuse : elle a fondé une maison de couture très renommée dans sa bonne ville de Toulouse dont elle a laissé les rênes ensuite à leur nièce Blanche. Blanche n'a jamais su le nom de son père et a été élevée par ses tantes, ses mères de substitution. Et comme dans cette famille tout se répète, elle a eu une fille Violette et lui a caché le nom de son père. « Car chez les Balaguère, on vit depuis des générations des situations identiques. Des morts qui partent trop tôt en laissant derrière eux des montagnes de solitude. Ou des non-dits qui ne valent pas mieux. Et on se complaît là-dedans. »
Violette était partie vivre à Paris, rompant le lien avec le lien avec Blanche. Et voilà qu'elle annonce son retour à Toulouse, elle arrive avec Raphaël son mari et leur petit garçon Gabriel. Ils installent leur cabinet vétérinaire dans les anciens locaux de la maison de couture Balaguère. Tout le monde a vieilli et Blanche n'est plus tout à fait la même, elle était la mémoire de la tribu, cette mémoire elle l'avait confiée à sa fille sous la forme de carnets de moleskine. Aujourd'hui elle semble triste, absente. Violette est bien de cette famille : « Acharnée. Consciencieuse. Têtue. Prête à tout pour reconstituer sa famille, pour l'unir, la composer, la recomposer. La créer.» Et ce qu'elle veut c'est connaître le nom de son père.
LE CHRONIQUEUR
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