« Il divague dans la forêt, effarouché maintenant qu’il n’a plus de refuge, plus de corps protecteur. Il n’a pas le sens du temps, il vit au plein de l’instant, mû par la faim, la soif – ou est-ce au creux de l’instant ? »
Au plein de l’instant, l’animal d’à peine un mois va devoir vite apprendre à ne compter que sur son instinct de survie. Le prédateur en chef, au milieu de ce tumulte né d’une énième guerre civile quelque part près de nous ou loin de nous, c’est l’Homme. Lui, l’animal que la terre a mis au monde, va engager une incroyable mutation pour devenir un humain debout parmi les humains.
Retrouvé par une mère et sa fille dans l’enceinte d’un lavoir, celui qui est apparu animal de vient ce dormeur insolite aux traits d’un garçon « à la peau d’un rose laiteux ». Ce gosse que l’on baptisera « Babel », qu’il faudra dégrossir, élever serait déjà exagéré, avant de le laisser se mêler aux autres enfants et adultes, devra toujours se méfier des hommes : « Les humains fouinent partout, et certains portent un fusil à l’épaule, prêts à tirer sur toute bête comestible ». Voire, parfois, sur tout ce qui bouge…
« A la table des hommes » commence dans la désolation de la guerre, toujours à cause de la « violence prédatrice des hommes », et se poursuit dans une ambiance partagée entre fantastique et espérance. Suivez donc Babel en compagnie de Sylvie Germain, mais attention, vous risquez quand même de tomber de votre chaise !
LE CHRONIQUEUR
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