Elle possède un bel appartement, « un sanctuaire confortable », dans l'ouest parisien, un métier intéressant et envié, mais qui ne la passionne pas, elle est sans ambition. Elle vit seule, dans l'attente « de l'idéale rencontre ». Pas d'imprévu dans sa vie jusqu'à la mort de son père dans une banlieue HLM. Ce père l'avait toujours horripilée, par son manque total d'art de vivre, sa façon d'aimer l'argent pour l'argent et de s'accrocher à sa banlieue, « vestige de sa jeunesse ». C'était un joueur, un flambeur, il gagnait sa vie en emboutissant des pièces de carrosserie, mais portait un costume. A ses enfants il avait imposé un rationnement de tout, même de nourriture, ses privations lui permettant de soigner son apparence, de changer de voiture et d'assouvir sa passion du jeu. Leur enfance ressemblait à des séances de tribunal car rien dans leur comportement ne trouvait grâce à ses yeux. Quand les enfants étaient partis, que sa femme l'avait quitté, il avait pris un appartement plus petit, mais toujours au même endroit.
Ce père il leur faut maintenant l'enterrer. Et pourquoi pas sur sa terre ancestrale, de l'autre côté de la Méditerranée, dans sa religion d'origine, même si de son vivant il ne semblait croire qu'au poker et au 421 ! Son village du Maghreb, ils l'avaient découvert au cours de lointaines vacances et n'avaient jamais souhaité y remettre les pieds, et il y possédait un lopin de terre. Mais le retour au pays ne va pas être simple, le grave va basculer dans le burlesque et le choc entre modernité et tradition se créer.
LE CHRONIQUEUR
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