Hanna vit à Berlin, dans une chambre de bonne avec son père depuis que leur immeuble a été détruit par les bombes des Alliés. Il est professeur de littérature allemande à l'université, c'est pour lui qu'elle est restée à Berlin, refusant d'être évacuée. Son frère Hanke est mort quelque part sur le front de l'est, en Russie.
Steven est un soldat américain d'un genre particulier, il appartient au 23è régiment de forces spéciales, on les appelle les « soldats B. DeMille », car ils ne se battent pas, ces sont des acteurs, des scénaristes, des réalisateurs, des ingénieurs du son, des techniciens en effets spéciaux... ce sont de beaux gosses athlétiques, occupés à des tâches qui relèvent plus du tournage de films hollywoodiens. Ils créent des illusions sonores, fabriquent des leurres : bruits de chenilles de chars Sherman, d'avions qui décollent ou atterrissent, batteries de DCA en action, ambiances de campement de jour ou de nuit. C'est la guerre Walt Disney, c'est « Fantasia chez les Krauts ».
Hanna est francophile, elle a vécu en France avant la guerre, en 1936, elle y a fait des études selon la volonté de son père, qui voulait la sauver en la mettant à l'écart, lui épargner la vision de son propre déshonneur. Lorsqu'il décède, n'ayant plus aucune famille à Berlin, elle décide de partir vers l'ouest chez son oncle, cet ouest dont viendra la libération.
Steven débarque en France quelques jours après le D Day, direction l'Allemagne. L'un et l'autre vont traverser des lieux dévastés, des champs de ruines, voir l'horreur de près. Leurs routes vont se croiser et ce sera le coup de foudre immédiat, l'amour fou, mais un amour basé sur le mensonge.
LE CHRONIQUEUR
Les Commentaires