Descente du car en mâchant de la gomme, le baladeur collé aux oreilles et le regard qui en dit long sur les possibilités de décrocher le prochain Nobel de Physique, à vos rangs, saluez les héros d’une société qui nous contraint chaque jour à nous rabaisser davantage pour être au niveau de la jauge, ce soir y’a match, un excellent Lorient – Le Mans ou un historique France – Les Grenadines (une équipe qu’il faut prendre au sérieux nous dit le « kotche »). Les emblématiques et rudes stakhanovistes du ballon rond vont mériter leurs 300.000 euros mensuels, même si l’ascèse déployée n’aura apporté que des privations à ceux qui paient pour voir.
Mais pas touche, pas même penalty ! Pas touche au foot, ciment du désoeuvrement et miroir aux alouettes pour beaucoup qui voient dans ce sport l’espoir d’une vie meilleure. Combien d’élus pour des millions de postulants ?
Et ces « élus », héros, modèles, totems vivants, ne devraient-ils pas être irréprochables dans leur comportement étant appelés à porter les couleurs de la France… deux doigts de Marseillaise et fermez le ban ! Quelle image du sport donne-t-on aux gamins lorsque certains de ces modèles se soulagent « aux putes » (c’est comme ça qu’on dit), qui plus est, putes et mineures, font la fête dans des bars de nuit où sévissent des rabatteurs multicartes, se font gauler à 220 au volant de leur réussite sociale, méprisent et cognent des supporters qui ont parfois fait 300 km pour les voir à l’entraînement : « Touche pas à ma Ferrari le pauvre ! »
Et le pire, c’est qu’il va falloir bouffer du foot jusqu’à plus faim, Coupe du Monde oblige : Allez les Bleus ! Allez les Bleus ! Et si le public siffle la Marseillaise, même pas grave, tout le monde s’en fout.
S’il nous reste un peu de dignité, au moins qu’on interdise d’équipe de France ceux qui se comportent comme des voyous. Dignité : c’est quoi ce truc ?
LE CHRONIQUEUR