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Et si on faisait le budget en "bitcoins" ?

20/12/2013

Avec un peu d'imagination, le gouvernement pourrait trouver la solution à tous ses problèmes : instaurer une sorte de monnaie virtuelle à l'instar du "bitcoin" qui fait fureur sur le Net. Monnaie virtuelle, sans billets ni pièces, gérée par un algorithme informatique quelque part du côté de Bercy ou d'une plateforme délocalisée dans la banlieue de Bamako, le tout bien à l'abri des interventions de la Banque Centrale, donc de ses reproches et coups de règle sur les doigts. Sur le papier, l'exemple du "bitcoin" lancé en 2009 sur internet par le Japonais Nakamoto, peut séduire, il est riche d'enseignements car certains ont fait fortune avec lui, comme cet ingénieur norvégien qui avait acheté cinq mille bitcoins à 0,0048 dollar l'un en 2009, et qui vient de les revendre six millions de dollars.

Vue de chez nous, cette monnaie virtuelle serait encore plus performante puisque nous ne manquerions pas de sélectionner des algorithmes informatiques issus de l'ENA, donc carriéristes et corporatistes, qui ne souffriraient aucun reproche, poussant le perfectionnisme jusqu'à créer du déficit dans la gestion de ce qui, justement par essence, ne peut pas être déficitaire. sachant que l'algorithme est programmé sur une émission maximum de bitcoins. De plus, les tenants de la sortie de l'euro ne pourraient qu'applaudir un tel système qui leur semblerait l'idéal dans un monde où on ne possède plus rien dès qu'on passe une frontière, sauf du virtuel...

Les mouvements alternatifs prônent de leur côé les systèmes d'échanges : tu répares ma plomberie, je te donne des cours d'hélicon, qui, comme chacun le sait, n'est pas un imbécile qui décolle à la verticale, mais un instrument de musique. Mais l'échange a ses limites, difficile de financer le budget d'un pays avec un tel système, on se voit mal proposer au Qatar de payer nos arrêts maladie contre des cours de démocratie ou de cuisine au beurre... Remarquez, on cause, on cause de monnaie virtuelle qui viendrait nous sortir du pétrin dès potron-minet, mais entre nous, quand on a une dette qui représente quasiment une année de PIB, cela ne revient-il pas à constater que nous avons déjà activé cette monnaie virtuelle en ayant dépensé ne qui n'existe pas ?

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