L'Assemblée a voté à l'unanimité le 28 novembre la reconnaisance du "génocide anti-blanc", à savoir le vote blanc comme suffrage exprimé, et ce suite à un projet de loi déposé par l'UDI il y a un an. Nous étions en deuxième lecture, soit quasiment un an après le premier passage au Parlement. Sans doute faute de taxi pour aller d'une chambre à l'autre, ou bien a-t-on pesé le pour et le contre dans un couloir ?
Bon, vous me direz, c'est voté, y'a plus qu'à ! C'est voté, et désormais ceux qui contestent ou ne se retrouvent pas dans le choix des candidats et des partis proposés, seront comptabilisés en vote "blanc" exprimé, et ce qu'ils aient voté pour Noir à Lyon ou Blanc en Lozère, voire Bonnet dans le Morbihan, puisque pour eux c'est bonnet-blanc et blanc-bonnet, et même bonnet-rouge justement dans le Morbihan. Pour mémoire, rappelons qu'ils furent 2,15 millions à voter "blanc" lors de la présidentielle de 2012, soit 5,8 % des votants, ce qui n'est pas rien.
Ce qui ne serait pas rien si les "blancs" faisaient autour de 5 % aux municipales de mars prochain, un truc qui obligerait certains partis, comme le FN par exemple, a améliorer leur score du premier tour pour avoir plus de chances d'être qualifiés pour le second. Mais il aurait également pour effet d'attirer à lui des électeurs qui portent leur choix vers des votes extrémistes pourvoyeurs de triangulaires. Pour faire simple, parce que là ça devient un peu prise de tête, en décidant d'appliquer la règle de la reconnaissance du vote "blanc" au 1er avril - et ce n'est pas une blague ! -, les socialistes se montrent arrangeants avec le FN qui aura plus de chances ainsi d'ouvrir de nombreuses triangulaires, que le PS espère fructueuses pour lui.
Eh oui, on peut se la péter lors d'un grand meeting "contre les extrémismes" le mercredi soir, et tout faire pour assurer bonne vie à ces mêmes extrémismes le jeudi matin à l'Assemblée. Ce n'est quand même pas blanc-blanc tout ça...
LE CHRONIQUEUR