Vous faisiez quoi le 23 juillet 2012 ? Encore franchement ébaubie par la victoire du hollandais volant, la France vaquait à ses occupations préférées : les vacances. Et pendant ce temps, au-dessus de nos têtes, une tempête couvait, projetant du plasma ionisé dans l'espace à très grande vitesse, ce qui provoquait des vents solaires chargés de radiations, et tout ça à cause de gaz chauffés à bloc. Là je fais mon intelligent, c'est pour mon dossier de Prix Nobel futur.
Bref, à quelques jours près, cette tempête solaire qu'aucune crème ne pouvait adoucir, aurait pu nous tomber sur la tronche, mettant notre planète en première ligne : "de quoi renvoyer la civilisation contemporaine au 18e siècle" avoue aujourd'hui la Nasa. En clair, l'impact aurait détruit tous nos circuits électriques et aurait coûté quelque deux mille milliards de dollars à l'économie mondiale. Imaginez les conséquences, se retrouver en plein 18e siècle, donc au siècle des Lumières, mais sans courant. L'idéalisme transcendantal de Kant n'y aurait rien changé, mais au moins peut-être aurions-nous pu entendre, lors des grands festivals d'été, les groupes de Bach, Haendel, Rameau, ou encore du jeune Mozart, mais sans sono de 400.000 watts ! Plus de télé, plus de radio, plus de tablettes et de quoi recharger nos smartphones, juste des livres en papier de bois d'arbre à lire sur la plage, des trucs écrits en français par Voltaire, Rousseau, Diderot ou Montesquieu. Que des bouffons de sa mère !
Le bon côté, c'est que ce retour au 18e siècle nous permettait d'accueillir à nouveau Benjamin Franklin, ambassadeur de la Nouvelle Amérique certes, mais surtout spécialiste diplômé du paratonnerre et de l'électricité. Il allait nous sauver du désastre en rebranchant tout. Car le siècle des Lumières c'est bien joli, mais comme il y en a un qui a éteint en sortant, l'obscurantisme nous tient trop souvent compagnie depuis.
Je ne sais pas vous, mais cette affaire de tempête solaire évitée de peu m'a fatigué, et je crois que je vais faire comme Mélenchon, car "là, j'ai besoin de dormir"...
LE CHRONIQUEUR