Qu’avez-vous fait vendredi 30 décembre ? Je sais, c’est déjà classé « l’an dernier », mais malgré tout ça ne remonte qu’à une semaine. Forcément, la journée fut bonne ou mauvaise, voire peut mieux faire, mais elle fut. Et que n’aurions-nous pas dit si, comme du côté de l’Archipel des Samoa, on nous avait obligés à zapper cette journée du 30 décembre : « C’est scandaleux, on nous enlève un jour de notre vie, on bafoue nos droits élémentaires, on nous retire le poisson de la bouche et Thalassa qui va avec ! » Et bien sûr, comme pour la crise mondiale et la hausse du prix du baril, on aurait accusé le Président.
Pourtant, nos voisins du nadir, que l’on connaît grâce au rugby, ont accepté sans rechigner de passer de jeudi à samedi, quand nous refuserions un simple midi à quatorze heures. Sauter un jour pour enfin être les premiers à voir le soleil se lever alors que seulement 24 heures auparavant les habitants des Samoa couchaient le soleil à la même heure. Et tout cela pour se couler dans les horaires de travail de l’Australie, le principal partenaire économique de l’Archipel.
Franchement, une semaine sans vendredi, n’est-ce pas un truc à mettre dans un programme électoral ? Un jour de travail en moins c’est une semaine de six jours pour être plus vite en week-end : 30 heures payées 39, et vu d’ici, c'est-à-dire début janvier, ça nous fait un printemps quinze jours plus tôt et des vacances d’été début juin. Bon, l’hiver arrivera aussi plus rapidement, mais on aura toujours le temps d’accuser le gouvernement de forfaiture.
Et sur le long terme, tous les sept ans nous en prendrions un de plus. Vous suivez ? Finalement, une affaire positive car nous vivrions plus vieux sans vieillir. Mais attention, pas touche à la retraite à 60 ans, que nous prendrions à environ 52 ans, et 44 ans à la SNCF.
Alors, à part Robinson qui s’emmerderait comme un dimanche sans Drucker, encore faudrait-il qu’il soit au courant sur son île, qui se plaindrait d’une absence de vendredi ?
(6/1/2012)
LE CHRONIQUEUR