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Bienvenue en République Démocratique et Populaire Française

13/02/2012

« Chacun le sait depuis Michelet, la France est une personne, mais c’est alors aujourd’hui une personne bien malheureuse. A tous ceux qui l’observent, du dedans comme du dehors, elle apparaît habitée par le doute, rongée par l’inquiétude, submergée par la déception, exaspérée par le pouvoir politique, amère vis-à-vis de la gauche, anorexique vis-à-vis de la droite, déçue par son destin, incertaine d’elle-même et de son avenir, par-dessus tout déstabilisée à force d’anxiété. » 

C’est ainsi qu’Alain Duhamel débutait son essai « Les peurs françaises » en janvier 1993. Changeriez-vous une phrase, un mot, vingt ans plus tard, et ce après la fin du second mandat de François Mitterrand, le premier et le second de Jacques Chirac et celui de Nicolas Sarkozy finissant, et après Bérégovoy, Balladur, Juppé, Jospin, Raffarin, Villepin et Fillon à Matignon ?

Ainsi va la France depuis vingt ans, engluée dans ses doutes et ses peurs, une génération élevée avec le sentiment que de toute façon plus rien n’est possible, et qu’inéluctablement nous allons « disparaître » du monde. Du moins d’un monde où tout se déciderait sans nous parce que nous n’y croyons plus, parce que nous avons trop de fois joué l’Etat-providence contre la société marchande, il suffit de constater aujourd’hui qu’une très forte majorité de lycéens aspirent à entrer en fonction publique. 

Nous ne reviendrons pas sur les chiffres, ils sont éloquents, l’Etat est un ogre mangeur de croissance. En trente ans, nous avons gagné 20% de population et 35% de fonctionnaires. Nous souffrons d’une maladie qui nous ronge depuis les années 80, mais que personne n’a diagnostiquée à temps, aujourd’hui il faut annoncer la mauvaise nouvelle à la famille. La seule issue serait la nationalisation de toute la France, entreprises, banques, épargne, logements, la fameuse affaire du grand partage pour le Grand Soir ! Ne riez pas, des millions de Français signeraient aujourd’hui un tel engagement, du moins plus nous nous enfoncerons et plus cette idée fera du chemin dans l’opinion. Une sorte d’instauration d’une République Démocratique et Populaire Française où il ferait bon se la couler douce du lundi au soleil au dimanche au bord de l’eau. Une sorte de compromis entre le pétainisme et les soviets.  « Nous allons être très malheureux. Quel bonheur ! » dira sans doute Orphée à Eurydice… 

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