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La droite n’est pas encore « Chez ma tante »

23/04/2012

Au bric-à-brac de la crise, la droite dite républicaine devra-t-elle mettre en gage ses ultimes biens de famille après avoir déposé « Chez ma Tante » ses régions, puis le Sénat ? Devra-t-elle fourguer son dernier palais avant que les huissiers de l’Assemblée Nationale ne saisissent sa majorité ? On pensait que les résultats du premier tour nous donneraient une réponse claire, d’ailleurs les sondeurs ne pouvaient pas se tromper : « acta est fabula » aurait dit Auguste sur son lit de mort en regardant filer ses espérances d’une seconde vie à l’Elysée !

Eh oui, nos fameux poseurs de sondes ont voulu nous les mettre le plus profond possible, histoire de prouver qu’ils étaient capables de faire encore mieux que les électeurs, c'est-à-dire gagner à eux seuls une élection. La vague rose et surtout rouge de Mélenchon allait tout emporter ! Mais le tsunami de celui qui a repris en viager un parti communisme mourant n’était qu’un leurre. Il devra se contenter d’une quatrième place, loin derrière le podium, il ne sera pas tout de suite le chef des « condottieri » regroupés autour de la faucille et du marteau, mais son soutien apparemment sans exigences à François Hollande est quand même accompagné d’un avertissement : le 1er Mai sera chaud, comme si la rue allait décider de tout ! Hollande pourrait se retrouver dans la situation de Blum en 1936, au pouvoir certes, mais avec sur les bras les plus grandes grèves que le pays ait connues, avant même la formation du gouvernement.

En attendant, que va-t-il se passer d’ici au 6 mai ? Faites confiance à nos sondeurs qui annonçaient Mélenchon à 17 et Le Pen à 13, ils vont nous abreuver de 55/45 en faveur de François Hollande. Ils nous le disent déjà, avec 27,1% au premier tour, on ne peut pas gagner, Sarkozy ne peut pas gagner. Pourtant, en 1981, Mitterrand avait bloqué son compteur à 25,8%, et avec trois points de plus que lui Giscard chuta au second tour.

La campagne que nous venons de vivre fut monocorde, du levant au ponant il ne fut question que du bilan catastrophique du Président sortant, et c’est cette unique corde qui aurait dû servir à pendre les illusions de la droite républicaine. Apparemment les résultats en ont décidé autrement, un peu comme si les électeurs avaient dit « s’il vous plait, encore deux semaines monsieur le bourreau »…

Et contrairement à ce que l’on va entendre durant ces deux semaines, rien sur le papier ne dit que la victoire de François Hollande est assurée d’avance. Aucune victoire n’est assurée d’avance.

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