Dominique de Villepin n’ira pas au bagne, la nouvelle fut à ce point colossale que même à Haïti tout le monde s’est arrêté d’avoir du malheur au moment du verdict. Et dans la foulée, j’ai même entendu une fan de l’ex-Premier Ministre dresser le portrait idéal de son futur champion : « Il faut qu’il soit beau, élancé, blond et surtout très grand. Ca a de la gueule ! » Eh oui, plus c’est grand et plus c’est intelligent paraît-il.
Pourtant, on connaît tous des grands cons. Pas cons parce qu’ils sont grands, ou inversement grands parce qu’ils sont cons, ce sont juste des grands cons. Au même titre qu’en dessous d’eux, plus petits, il y a les mêmes. Mais de là à définir l’intelligence et les capacités à diriger un pays en fonction du déplacement de la toise vers le haut, voilà qui est idiot. Est-ce que Napoléon, qui était petit, était moins intelligent que sa Grande Armée, qui était grande ? Et un petit matin à la fraîche, est-ce plus bête que le grand soir ? Tiens, on dit qu’il est bête comme un pied. Alors, chez les Anglais (de Grande Bretagne), un gars disons de 6 pieds et 5 pouces, ce qui est grand, est-il 6 fois plus bête à cause de ses 6 pieds ? Et ne croyez-vous pas que le mariage du Petit Poucet avec le Petit Chaperon Rouge ne pourrait pas nous faire un grand gars que les parents décideraient d’appeler Alexandre ?
Mais si pour diriger les petites gens il faut des grands de ce monde, nous voilà mal barrés. Car on le sait, l’apparence physique ne fait pas les grands hommes d’Etat, « les miroirs feraient bien de réfléchir avant de renvoyer des images », pour reprendre la phrase d’un grand écrivain nommé dans le Petit Robert.
D’ailleurs, entre nous, ceux qui ont réussi à gravir les plus hautes marches du pouvoir l’ont toujours fait petit à petit. Jamais grand à grand.
LE CHRONIQUEUR