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L’homme qui marche bien

18/03/2010

74 millions d’euros pour « L’Homme qui marche » de Giacometti : à ce prix, encore heureux qu’il marche dirait Toto. Et pour l’habiller, notre marcheur, j’ai trouvé une annonce pleine page dans un gratuit du coin proposant le meilleur plan du moment : un arrivage massif de chaussures à 2,99 € la paire en prix hard discount. Pas besoin de dire d’où viennent ces pompes ? A ce prix-là, on a donc le choix entre L’Homme qui marche (pieds nus) et environ 25 millions de paires de godasses chinoises, vous me direz, à peine de quoi chausser un habitant sur cinquante du pays.
Entre nous, celui qui s’est acheté le bronze (ce n’est même pas de l’or !) de Giacometti aurait pu s’offrir Kaka avant le Real de Madrid (on reste dans le bronze, mais coulé), ou presque la moitié du nouveau siège du Conseil Régional Rhône-Alpes, où L’Homme qui marche pourrait se dégourdir les jambes en parcourant les kilomètres de couloirs. Puisque j’évoque ce nouveau siège de la Région aux Confluences, savez-vous que dans quatre ans, lorsque la fusion des conseillers régionaux et généraux sera effective, l’hémicycle tout neuf de la Région ne sera plus assez grand pour accueillir les nouveaux conseillers territoriaux. Là c’est L’Homme qui marche… sur la tête !
Qui marche sur la tête, ça me fait penser à Cécile Duflot, contremaître chez les Verts, qui à une question (idiote) posée sur France 2 l’autre dimanche genre « dans une autre vie, en quoi aimeriez-vous être recyclée ? », a répondu : « en 4 L ! ». Globalement une auto qui doit polluer 40 fois plus qu’une Twingo et 20 fois plus qu’un 4X4 d’aujourd’hui. Alors qu’elle aurait pu répondre en L’Homme qui marche… et ne produit pas de CO², juste des millions d’euros…

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