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La France sur le 110

05/10/2014

En quelques mois, les prévisions de croissance de l'Insee pour l'année 2014 sont passées de 1% à 0,7%, puis à 0,4% récemment, voire zéro tout court. Et l'horizon n'annonce aucune éclaircie, l'an prochain sera du même tonneau. C'est le triste constat, et comme aurait dit Edmond Rostand en son temps, "je me sens très optimiste quant à l'avenir du pessimisme".

Car oui, nous n'avons pas fini d'être inquiets pour l'avenir, comme si demain ne pouvait que nous apporter difficultés et malheurs. Et si rien ne change dans nos têtes, si notre seule ambition consiste à chanter un stabat à chaque publication des chiffres du chômage, il nous faudra boire le persicot jusqu'à la dernière goutte. Notre dette à deux mille milliards, notre déficit budgétaire à 87 milliards, nos trous d'air à l'export et sur les comptes de l'assurance maladie, devraient nous mettre en garde : les héroïdes de Hollande sur la courbe et sur le retour de la confiance découlent du magisme, le pouvoir n'est plus en mesure de louvoyer, l'équipage et les passagers tombent à l'eau chaque jour davantage. La mondialisation ne fait preuve d'aucun sentimentalisme, elle nous contraint à la logique cruelle du marche ou crève, et malheureusement nous n'avons pas le choix, hormis peut-être à nous enfermer dans notre Babel en s'échangeant nos fromages contre nos baguettes...

Une étude récente d'Oxford prédit que 47% des emplois actuels seront automatisés d'ici à vingt ans. Prévoyons-nous quelque chose ? Des rapports incessants montrent que plusieurs centaines de milliers d'emplois dans divers secteurs ne sont pas pourvus, chez nous en France. Faisons-nous quelque chose pour y remédier ? Tous les responsables politiques savent qu'un retour à l'emploi plus rapide pour un chômeur passe par une diminution du temps d'indemnisation. Agissons-nous dans ce sens ? Tous nos voisins qui sont sortis (ou qui sont en train de sortir) de ce cercle infernal de la crise (chez nous c'est quasiment un noeud gordien !) ont massivement diminué le train de vie de l'Etat, dépenses et nombre de fonctionnaires, au prix bien sûr d'une période relativement difficile à vivre. Sommes-nous disposés à faire de même ?

La réponse est NON à toutes ces questions. Non, l'exception française nous sortira de là sans problème, de gré ou de force, c'est inscrit dans nos gènes, c'est dans le logiciel défini par le Conseil National de la Résistance il y a 70 ans, pas question de bouger d'un rouble. C'est un peu comme si nous étions encore branchés sur le 110 à la manière des années 50. Entre la promesse d'un Juppé qui veut réduire de 600.000 le nombre d'emplois publics, ce qu'il ne fera évidemment pas une fois au pouvoir, et celle de Ségolène Royal d'enrichir le pays avec une transition énergétique que nous n'aurons jamais les moyens de financer, il va nous rester tout juste de quoi embaucher encore quelques brassées de fonctionnaires chargés de réfléchir au moyen de faire des économies très vite. Enfin, un jour... ou pas !

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